Le numéro unique d’appel d’urgence: une erreur pour Samu-Urgences de France
BENOIT TESSIER via REUTERSUne intervention du Samu de Paris, le 20 mars 2020 SECOURS – Le “numéro unique d’appel d’urgence” dont les députés viennent de voter l’expérimentation rime avec “perte de chance” pour le patient et “désorganisation de toute la chaîne hospitalière”, alerte François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France pour qui le 15 “est une petite pépite qu’il ne faut pas perdre”. “Le premier à décrocher un appel santé doit être un professionnel de santé”, explique à l’AFP François Braun. Mettre “un intermédiaire entre le Samu et les patients” entraînera “perte de temps” et “perturbation du message” car “c’est souvent les premiers mots qui sont importants”, ajoute-t-il. Les députés ont voté en commission le 12 mai dernier l’expérimentation d’un “numéro unique d’appel d’urgence” en lieu et place du 17 (pour la police), du 18 (pour les pompiers) et du 15 (pour le Samu). Véritable serpent de mer de l’organisation des services publics de secours, le numéro unique a ressurgi à la faveur d’une proposition de loi sur la sécurité civile et les sapeurs-pompiers, portée par le député (LREM) Fabien Matras. Une réponse “dangereuse” et “plus couteuse” Mais ce retour ne fait pas l’unanimité: dans une tribune publiée ce 23 mai dans le JDD, près de 200 signataires alertent “sur le fait que consacrer le 112 comme numéro d’appel d’urgence unique pour tous les services reviendrait à faire le choix d’une réponse aux appels d’urgence à la fois moins efficace voire dangereuse et plus coûteuse pour le contribuable”, en rappelant que “seul un médecin est capable de définir avec l’appelant la gravité de la situation médicale”. Outre François Braun, Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Bruno Riou, directeur médical de crise de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, et Rémi Salomon, président de la commission médicale…