Les policiers français ont des pensées suicidaires
Un policier, lors de l’hommage à Eric Masson à Avignon le 11 mai 2021. REUTERS / POOL – stock.adobe.com Il y a quelques jours, une policière du commissariat de Cahors, dans le Lot, mettait fin à ses jours. La mort de la fonctionnaire, âgée d’une quarantaine d’années, mariée et mère de trois enfants, est le 16e suicide dans les rangs de la police nationale depuis le début de l’année. Plusieurs semaines avant elle, un membre de la Brigade spécialisée de terrain (BST) âgé de 26 ans retournait contre lui son arme de service. Lundi 7 juin, France Info et Le Monde publiaient un baromètre de la Mutuelle des forces de sécurité (MGP) indiquant que 24 % des policiers sondés avaient envisagé de se suicider ou entendu des collègues vouloir le faire au cours des douze derniers mois. Cette enquête, menée auprès d’un échantillon de 6 246 agents, souligne la « détresse psychologique » dont souffriraient 40 % des effectifs. La catégorie des 30-34 ans serait particulièrement touchée – 16 % d’entre eux se considèrent en état de décrépitude mentale « importante », soit beaucoup plus que les 50-54 ans. « L’effort de prévention doit avant tout porter sur les plus jeunes, qui entrent parfois en école sans avoir une idée des difficultés qu’ils vont rencontrer tout au long de leur parcours professionnel », juge Benoît Briatte, président de la Mutuelle générale de la police dans les colonnes Monde. Le quotidien rappelle que la question du suicide a longtemps été taboue au ministère de l’Intérieur. Le service de soutien psychologique opérationnel de la police n’est créé qu’après les 70 décès de 1996. L’année suivante, une étude sur le suicide au sein de la police nationale note même que « les taux policiers semblent osciller autour d’une moyenne proche du taux national (…) Il n’y a donc pas,…