Le boom du vinyle fait du tort à l’industrie musicale
2021 a été une année absolument stressante pour Jody Whelan, qui dirige le petit label Oh Boy Records, basé à Nashville, Tennessee. C’est son père, le défunt John Prine, qui avait créé la société il y a 40 ans. En février dernier, Whelan a demandé à une usine de pressage de represser 1000 disques de l’un de ses nouveaux artistes. Normalement, represser un vinyle est une opération qui peut prendre quelques mois, mais dans le cas présent, l’usine a répondu que les disques seraient prêts d’ici un an. Un délai absurdement long. « On a commencé à s’inquiéter un peu, explique Whelan. On a vraiment du mal à garder des trucs en stock. On doit faire des choix difficiles entre ce qu’on envoie aux magasins de disques et ce qu’on garde pour notre boutique en ligne. On s’adresse à de petites usines de pressage, alors chaque unité nous revient plus cher. » Whelan raconte qu’aujourd’hui, Oh Boy Records travaille avec au moins 9 usines de pressage pour être certain d’avoir les produits à temps. Publicité Les délais de repressage des vinyles font du tort à toute l’industrie. Pendant la pandémie, l’achat de vinyles a connu une hausse complètement dingue de 28,7 % en 2020, d’après l’Association américaine de l’Industrie du disque. Si le vinyle connaît une trajectoire ascendante depuis le début des années 2000, l’année 2020 est la première qui voit la galette noire passer devant le CD en revenu total depuis les années 1980. S’il pouvait déjà y avoir quelques petits soucis avec les chaînes d’approvisionnement avant la pandémie, aujourd’hui l’industrie dans son ensemble est incapable de répondre à une demande qui explose, et plus encore du fait des contraintes liées au Covid. Avec la pandémie, les fans de musique ont dépensé leur argent en platines plutôt qu’en places de concert,…