Espionnage sur Facebook, algorithme de surveillance : les pratiques scandaleuses de la CAF

ACTUALITÉS

Complot d’Espionnage de Facebook : Un Piège à Miel Dévoilé

Un agent pour la Russie et un Bulgare basé en Grande-Bretagne ont discuté de la mise en place d’un “honeytrap” pour un journaliste d’investigation, a entendu la Old Bailey. Jan Marsalek, l’agent, a discuté sur Telegram avec Orlin Roussev en septembre 2021 d’un complot visant à cibler le journaliste primé Christo Grozev, connu pour ses enquêtes sur l’espionnage russe, a déclaré la procureure Alison Morgan KC. Roussev a suggéré à Marsalek que Vanya Gaberova, 30 ans, pourrait “se rapprocher lentement du romantisme” et “pousser pour un rendez-vous” avec Grozev, 64 ans, après que le journaliste ait été “très rapide” à accepter une demande d’amitié sur Facebook de sa part. Ils ont déclaré que la cosmeticienne basée à Londres serait trop “fortement indépendante” pour tomber amoureuse de lui. Grozev “semble accro et amoureux de Vanya”, a affirmé Roussev dans une correspondance lue au tribunal,…

L’Olympique lyonnais ne réagit pas devant ses supporters néonazis.

INVESTIGATIONS

L’Olympique lyonnais ne réagit pas devant ses supporters néonazis.

C’est une banderole au fond brun, ornée des trois lettres : SSL – pour South Side Lyon. Une inscription accompagnée du dessin d’un guignol lyonnais, les poings levés tel un boxeur. Cette bannière est le symbole d’un groupe de supporters qui, pendant cinq années, s’est limité à publier des messages sur des canaux Telegram associés aux hooligans. La SSL se profile comme un groupe d’une trentaine d’hommes issus de cet univers violent, ayant notamment affronté leurs homologues rémois en marge d’une rencontre entre les deux équipes.

Deux nouveaux documentaires sur la technologie que vous devez vraiment voir

TECHNOLOGIES

Deux nouveaux documentaires sur la technologie que vous devez vraiment voir

a:hover]:shadow-highlight-franklin dark:[&>a:hover]:shadow-highlight-franklin [&>a]:shadow-underline-black dark:[&>a]:shadow-underline-white”>Partage d’écran Il n’y a pas beaucoup de gens qui font aussi bien le travail d’expliquer la technologie aux humains ordinaires que Rich DeMuro. Vous le connaissez peut-être comme “Rich sur Tech” à la télévision si vous vivez à LA, où il est journaliste technologique pour KTLA. Vous avez peut-être aussi entendu son émission de radio / podcast ou lu sa newsletter. Je suis son travail depuis une éternité, et nos chemins se sont croisés plusieurs fois à divers événements alors que nous courions pour jouer avec de nouveaux iPhones ou téléphones Pixel.  Comme tout bon journaliste, Rich utilise perpétuellement un million de gadgets. Alors je lui ai demandé de partager son écran d’accueil actuel et de me dire un peu comment tout fonctionne. J’ai obtenu même plus que ce que j’avais espéré. Le téléphone : Je porte généralement trois téléphones avec moi… ma carte SIM principale est dans un iPhone, puis j’ai généralement le dernier Samsung et Pixel en référence. Je réponds à beaucoup de questions sur ces téléphones chaque jour pour mes abonnés et parle de ce qu’on peut en faire dans mon émission de radio (et podcast !), Rich Sur Tech. Donc c’est pratique de les avoir sous la main, car la façon de faire les choses est légèrement différente sur chacun. Le fond d’écran : Mon fond d’écran est généralement assez ennuyeux. Je ne mets pas beaucoup de réflexion dessus. Parfois, je laisserai mes enfants choisir quelque chose de cool pour me représenter pour la saison, mais autrement, mon fond d’écran peut rester pendant des mois. Je le prends toujours de l’application Backdrops. Je vais simplement dans la catégorie “Abstrait” et je le trouve là. En général, les fonds d’écran de mes téléphones s’alignent, mais parfois je vais les changer indépendamment. Les applications…

Drapeaux de la croix gammée, symboles celtiques et fumigènes : les congés en Pologne des néofascistes français

CULTURE

Drapeaux de la croix gammée, symboles celtiques et fumigènes : les congés en Pologne des néofascistes français

Sur cette image, on peut voir une trentaine de militants d’extrême droite venus de toutes les régions de France qui se tiennent derrière leurs étendards. Cette photo, prise le 11 novembre 2024, montre une partie de l’extrême droite néofasciste tricolore : on y retrouve des Niçois d’Aquila popularis, des Savoyards de l’Edelweiss, des Auvergnats de Clermont non-conforme, ainsi que des Parisiens du Groupe union défense (GUD) et leurs camarades hooligans de la Jeunesse Boulogne. « French racist crew », écrit le néonazi Gwendal D. dans sa publication sur Instagram. Tous étaient réunis à Varsovie, la capitale polonaise, pour la marche annuelle de l’indépendance, un événement majeur célébré à travers le pays. Cela fait plusieurs années que plusieurs dizaines de néofascistes français se rassemblent dans un « black bloc nationaliste ». Ils portent des cagoules décorées de croix celtiques, exhibent des drapeaux ornés de soleils noirs – un symbole ésotérique nazi – et allument des fumigènes. Mais pourquoi cela se produit-il ?

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Sur cette image, une trentaine de militants d’extrême droite venus de toutes les régions de France se tiennent derrière leurs étendards. On y retrouve des Niçois d’Aquila popularis, des Savoyards de l’Edelweiss, des Auvergnats de Clermont non-conforme, ainsi que des Parisiens du Gud et leurs camarades hooligans de la Jeunesse Boulogne. /
Crédits : DR

Liens locaux

Ce rassemblement nationaliste est organisé depuis 2010 et attire, en plus des Français, des militants néofascistes de l’ensemble de l’Europe. Cette année, environ 100.000 personnes ont défilé dans les rues de Varsovie. Selon Przemysław Witkowski, chercheur et journaliste polonais reconnu pour son expertise sur l’extrême droite locale, les Français participent en grand nombre, notamment grâce à leurs connexions avec le magazine néofasciste en ligne Szturm.

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Avez-vous aperçu le salut nazi au centre de l’image ? /
Crédits : DR

Szturm, lancé en 2014, promeut régulièrement dans ses colonnes les groupes nationalistes-révolutionnaires français, ainsi que ceux d’Italie, des pays scandinaves ou d’Ukraine, qui se déplacent également pour rejoindre ce « black bloc nationaliste ». Le magazine était étroitement lié au Bastion social, mouvement néofasciste éphémère dissous en 2019 par le gouvernement français, où s’étaient infiltrés Edelweiss, le GUD et les prédécesseurs de Clermont non-conforme. Szturm a également des liens importants avec son homologue italien CasaPound et le régiment ukrainien Azov, connu pour l’inclusion de néonazis parmi ses membres. Ce média vante les mérites d’un spiritualisme fasciste, voire d’un fascisme ultra-religieux, promeut la révolution islamique iranienne ou le Ku Klux Klan, et fait l’éloge du IIIème Reich… La publication « défend également les saluts nazis, l’utilisation de la croix celtique, du fasci ou de la swastika ».

Initialement orchestrée par des néofascistes, qui n’étaient que quelques centaines, la Marche de l’indépendance a gagné en ampleur durant les années 2010, avec le soutien d’une droite ultra-conservatrice qui y voit « un point de défense des “valeurs traditionnelles” », selon Przemysław Witkowski. « En Pologne, nous n’avons pas de cordon sanitaire contre l’extrême droite, et même plutôt le contraire », précise le chercheur. « Il existe une sorte de lien de transmission, où l’influence passe de blogs ultra-radicaux à des éditorialistes de droite extrême. Ces derniers ont commencé, vers 2015, à soutenir cette marche principalement par anti-communisme. »

« La marche a continué à croître, atteignant plus de 20.000 participants, engendrant un effet boule de neige. »

Cette normalisation a culminé en 2018, lors du centenaire de l’indépendance du pays. La droite populiste au pouvoir, le parti Droit et justice (le PiS), souhaitait commémorer cet anniversaire, mais appréhendait d’être éclipsée par la marche nationaliste. « Ils ont exercé des pressions sur les nationalistes les plus “modérés” pour assainir la marche, car ils ne désiraient pas de clichés de ministres aux côtés de drapeaux suprémacistes dans la presse internationale », se rappelle Przemysław Witkowski. « En 2018, le PiS a interpellé des leaders néofascistes sur la base de règles antiterroristes, afin d’empêcher la formation de leur bloc. Depuis lors, ils revendiquent l’appellation de “black bloc nationaliste”, car ils estiment que la marche n’est plus nationaliste, ou en tout cas pas assez à leur goût. » Pourtant, la majorité des slogans demeurent racistes, parfois suprémacistes. Avant l’arrivée au pouvoir du PiS en 2015, quelques confrontations avec la police avaient eu lieu en marge de la manifestation, comme le souligne Przemysław Witkowski :

« Bien qu’il ne s’agisse pas d’émeutes, les nationalistes avaient incendié des installations colorées aux couleurs de l’arc-en-ciel, agressé des véhicules de journalistes ou tenté de mettre le feu aux portes de l’ambassade russe… »

Depuis son institutionnalisation, la marche attire des centaines de milliers de manifestants à travers la Pologne. L’année dernière, StreetPress était présent à celle de Wroclaw, la troisième ville du pays, pour notre série Kop, consacrée aux supporters de football les plus radicaux.

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Ce rassemblement a permis aux néofascistes français de côtoyer leurs homologues de toute l’Europe, avec des militants d’Active club estoniens, lituaniens ou néerlandais, des groupuscules suédois ou flamands… /
Crédits : DR

Week-end entre suprémacistes

Les néofascistes français ont profité du long week-end pour rendre visite à leurs camarades polonais, participant à des entraînements en sports de combat, des conférences et prenant des selfies avec le poing levé au cœur du bloc nationaliste. Parmi eux se trouvaient des néonazis de Clermont non-conforme, des nationalistes-révolutionnaires d’Aquila popularis (Nice), de Valyor Chambéry (anciennement Edelweiss), ainsi qu’un groupe d’Île-de-France rassemblé sous un drapeau parisien. Parmi ces militants figuraient des membres du GUD récemment dissous, des hooligans néonazis de la Jeunesse Boulogne et des Pitbulls, ainsi que des randonneurs des Baroudeurs. Quatre groupes où les militants sont fortement interconnectés et où les frontières sont floues. À la coordination, on retrouve Gwendal D., plus connu sous son pseudonyme « Kenneth », ancien membre du groupuscule néofasciste Lyon populaire, qui est allé combattre en Ukraine aux côtés du régiment Azov contre les troupes russes. Ce fut l’occasion pour ce petit milieu de se montrer entouré de symboles néonazis, mais aussi de rencontrer des néofascistes venus de toute l’Europe, ralliés avec des militants d’Active club, lituaniens ou néerlandais, et des groupuscules suédois ou flamands…

Outre les groupuscules français habitués aux violences, les Nationalistes – le parti pétainiste et néofasciste dirigé par Yvan Benedetti – avait également annoncé sa participation, comme chaque année, à ce qu’ils considèrent comme « la plus grande marche nationale d’Europe ». Le parti ne manque pas de faire l’éloge de son voyage polonais, entre conférences « sur l’avenir de l’Europe » et défilés aux côtés de militants polonais, tchèques, slovaques, italiens, hongrois, serbes, croates, grecs, lituaniens… Des éloges relayées sur le canal Telegram de Forteresse Europe, représentant sa liste pour les élections européennes portée par l’avocat prisé des néofascistes, Pierre-Marie Bonneau.

Le futur inquiétant de la guerre orchestrée par l'IA vous glacera le sang.

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Le futur inquiétant de la guerre orchestrée par l’IA vous glacera le sang.

Le développement de l’intelligence artificielle dans le secteur militaire suscite des inquiétudes parmi de nombreux experts en sécurité. Alex Stamos, expert en cybersécurité, met en garde contre les risques liés à la délégation des décisions létales à l’IA.

Lors du Forum de Paris dédié à la paix, qui s’est tenu les 11 et 12 novembre, les discussions autour de l’IA se sont tenues dans un climat tendu. Les conflits en Europe et au Moyen-Orient mettent en lumière l’utilisation croissante de technologies avancées. Les chaînes Telegram sont pleines de vidéos de drones. Ces derniers ciblent des objectifs avant de mener des frappes. En effet, Israël aurait eu recours à des systèmes d’IA pour sélectionner des objectifs à Gaza.

Une guerre dirigée par l’IA, un cauchemar à venir

Nous nous trouvons à un moment crucial de l’histoire militaire. La guerre pourrait évoluer d’opérations humaines assistées par l’IA à des opérations entièrement pilotées par l’IA, avec un soutien humain minimisé. Envisagez des machines autonomes prenant des décisions de vie ou de mort. Cette réalité soulève des inquiétudes quant à la possibilité de crimes de guerre inimaginables.

https://twitter.com/AxelJean77/status/1856058741474423285

Les systèmes d’IA présentent une efficacité impressionnante. Cependant, retirer l’humain du processus décisionnel élimine la possibilité de contester les ordres. Ainsi, les tueries de civils ou les exécutions de combattants non armés pourraient devenir des occurrences plus courantes. Le droit international serait gravement compromis, faute d’individus pour modérer les actions des machines.

Des risques de pertes humaines considérables

Les systèmes d’IA avancent rapidement, rendant la situation encore plus périlleuse. Une simple erreur de programmation pourrait causer des pertes humaines considérables. En outre, une défaillance non détectée pourrait faire escalader des conflits mineurs de manière insoupçonnée. Ces erreurs se produiraient avant même que des superviseurs humains ne puissent intervenir.

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Les dangers de l’IA ne se limitent pas aux théâtres d’opération. Les cyberarmes autonomes constituent une menace croissante. Certains États ont déjà recours à des malwares automatisés pour mener des cyberattaques ravageuses. Par exemple, le virus Stuxnet, conçu par les États-Unis, a immobilisé le programme nucléaire iranien. Toutefois, ces outils nécessitaient des renseignements humains approfondis pour atteindre leurs cibles.

Des cyberattaques devenant incontrôlables

Les virus autonomes comme Stuxnet illustrent la complexité des cyberattaques contemporaines. De plus, des cyberarmes telles que NotPetya et WannaCry, lancées par la Russie et la Corée du Nord, ont produit des effets désastreux. Ces attaques se sont diffusées de manière incontrôlable, causant d’énormes dommages économiques à l’échelle mondiale.

https://twitter.com/romania/status/1812482984139727112

Stamos appelle la France à assumer un rôle de leader face à ces menaces. Il souligne l’importance de réguler l’utilisation militaire de l’IA. Les armes autonomes pourraient transformer le rapport de force entre les nations, engendrant ainsi une course à l’armement incontrôlable. Reste à savoir si les dirigeants politiques réagiront à cet appel et entreprendront des actions concrètes.

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Le Parlement européen souhaite demander 232 899 euros à Marine Le Pen.

CULTURE

À Montpellier, les actes violents de l’extrême droite sont jugés.

Montpellier (34), 1er juin 2024, 22h30 – Malik (1) se promène paisiblement lors de la fête des fanfares. Cet événement annuel, qui se déroule dans le quartier des Beaux-Arts, est en pleine effervescence depuis plusieurs heures. Tout à coup, une petite dizaine d’hommes, souvent masqués, fait irruption. La suite, il la relatera dans Mediapart quelques jours plus tard :

« Quelqu’un m’a saisi par l’épaule et m’a asséné un violent coup au visage. »

Bilan : une dent endommagée et 42 jours d’ITT. Dans sa plainte, il prétend avoir identifié deux militants d’extrême droite, dont Ongwé L. G. Un témoin, qui a tenté d’intervenir durant l’altercation, a corroboré sa présence. Et le voilà, ce 31 octobre, sur le banc des accusés, mortifié dans une veste de costume bleu marine. Ce jeune homme de 24 ans est membre du Bloc montpelliérain, un groupe qui aspire, depuis le début de l’année, à organiser une mouvance nationaliste-révolutionnaire – des néofascistes – à Montpellier. Il y a un mois, ce groupe a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux – retirée 24 heures après, mais que StreetPress a pu examiner – illustrée par des extraits d’articles de presse relatant l’agression de Malik. Cela semble s’apparenter à une revendication de l’exaction, qui prend une dimension politique pour la victime en raison de son engagement syndical.

À la barre, Ongwé L. G. se défend tant bien que mal, mais souvent de manière incohérente. Bien qu’il reconnaisse avoir été présent sur le lieu de l’agression, il conteste toute implication. Il aurait été convié par un ami rencontré « par le sport » à « se joindre à un groupe d’ultra-droite lors de cette soirée ». Un ami qui l’aurait « perdu de vue » au moment de l’agression. « J’ai été écarté par ce groupe en raison de mon identité », déclare même le jeune homme métisse, qui ne se serait pas senti « à l’aise » avec eux. Une déclaration étrange, car Ongwé L. G. a échangé et quitté l’audience en compagnie de Martial Roudier, un identitaire particulièrement violent de la Ligue du Midi – il a purgé une peine de prison après avoir poignardé un antifasciste mineur. Le procureur n’est pas dupe :

« Si vous en avez été écarté, cela signifie que vous avez fait partie de ce groupe à un moment donné, non ? »

« Montpellier, c’est l’Allemagne »

Né en janvier dernier sur les cendres de Jeunesse-Saint-Roch, – groupe dont Ongwé L. G. était déjà membre –, le Bloc montpelliérain se fixe pour objectif de structurer une mouvance nationaliste-révolutionnaire à Montpellier. Un phénomène relativement récent dans le panorama des groupuscules d’extrême droite locaux, longtemps dominé par les identitaires de la Ligue du Midi, vieillissante à cause de l’âge de ses membres.

Alors que Jeunesse Saint-Roch se réfère à un mélange de royalisme et de nazisme, de catholicisme traditionnel et de paganisme, la ligne idéologique du Bloc se veut plus unifiée : en témoigne les conférences portant sur « les bases du nationalisme-révolutionnaire » ou « l’anticapitalisme national » que le groupe organise dans des établissements publics. Rapidement, des stickers « Montpellier, c’est l’Allemagne », ornés d’un char Panzer « Tigre » de l’armée nazie, commencent à se disséminer dans l’espace public.

Les membres ont vite commencé à se manifester dans les rues : le 26 janvier dernier, pendant une mobilisation d’agriculteurs mécontents, Dorian M. enfile sa cagoule en plein milieu d’un groupe s’efforçant de chasser un militant communiste du cortège. Suite au désistement des victimes, il a été relaxé ce 30 octobre pour ces actes de violence. Ce même Dorian M. a également procédé à des intimidations envers les journalistes Samuel Clauzier et Ricardo Parreira durant la manifestation. Dans des images dévoilées par Le Poing, média indépendant montpelliérain, muni de gants renforcés, il se fait entendre asséner :

« En réalité, ici, ce sont les blancs. »

À ses côtés, Ongwé L. G. parle des « Français de souche ».

Célébration néofasciste et alliance contre les drags-queens

Le 3 mars, le canal Telegram Ouest Casual met en ligne une vidéo en provenance de Montpellier montrant un jeune homme portant un t-shirt « Action antifasciste Marseille » se faire agresser par des hommes masqués. La vidéo est accompagnée de leur célèbre slogan : « Montpellier, c’est l’Allemagne ». Entre deux entraînements de boxe avec des membres d’Active Club, un autre groupe d’extrême droite violent, les militants du Bloc ont participé à la manifestation parisienne du C9M, où se rassemblent tous les néofascistes de France. Ils ont également concentré leurs attaques sur une autre cible centrale de leur mouvance : les artistes drags. En juin 2024, le Bloc montpelliérain et la Ligue du Midi ont, par exemple, incité leurs abonnés sur les réseaux à faire des « réservations » pour une lecture pour enfants animée par des drags-queens à la librairie Sauramps lors du mois des Fiertés. Face aux menaces et à la vague de haine en ligne, la librairie a dû abandonner l’événement.

À LIRE AUSSI : « Ici c’est comme l’Allemagne nazie » : un homme roué de coups par des militants d’extrême droite à Mâcon

Mais à l’audience, en écoutant maître Mathieu Sassi, l’avocat d’Ongwé L.G., on apprend que c’est bien son client qui serait victime « d’une campagne de diffamation orchestrée par l’extrême gauche locale ». Il a réclamé l’acquittement du militant d’extrême droite ainsi qu’un complément d’information sur l’enquête. Le procureur, quant à lui, a demandé 12 mois de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité, une interdiction de port d’arme et un an d’interdiction d’accès au centre-ville de Montpellier. Le jugement sera prononcé le 7 novembre.

(1) Le prénom a été modifié.

Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a réalisé plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par presque tous les médias français et notre travail référencé dans de nombreux grands journaux étrangers. Nous avons également été à l’origine des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

StreetPress, en raison de sa rigueur dans le travail et de ses valeurs, est un média nécessaire. D’autres combats nous attendent. Car le 7 juillet a été un sursis, non une victoire. Marine Le Pen et ses 142 députés planifient déjà la prochaine offensive. Nous aussi devons bâtir l’avenir.

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