Trump déclare qu’Elon Musk dirigera le bureau ‘DOGE’ pour réduire les dépenses gouvernementales...
Image : Cath Virginia / The Verge | Photo par STR / NurPhoto, Getty Images Le président élu Donald Trump a nommé Elon Musk et Vivek Ramaswamy pour diriger ce qu'il appelle le Département de l'Efficacité du Gouvernement — oui, l'acronyme est DOGE — pour « frayer le chemin » à son administration pour « démonter la bureaucratie gouvernementale, réduire les régulations excessives, couper les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales. » Le département fonctionnera d'une manière ou d'une autre « en dehors du gouvernement » et travaillera avec la Maison Blanche et le Bureau de la gestion et du budget, selon le communiqué posté sur Truth Social. Musk et Ramaswamy ont jusqu'au 4 juillet 2026 pour mener à bien leur travail, indique le communiqué.Trump avait déclaré lors de sa campagne présidentielle qu'il nommerait Musk pour diriger une commission d'efficacité gouvernementale s'il était élu. Musk a proposé de réduire d'au moins 2 trillions de dollars, ce que le Washington Post qualifie de « pratiquement impossible » à moins qu'il ne touche au budget de la défense ou à des programmes comme la sécurité sociale. Musk a reconnu que ces coupes pourraient avoir des impacts financiers graves à court terme.Musk semble avoir confirmé la nouvelle sur X, écrivant : « Le merch sera 🔥🔥🔥. » Pendant ce temps, le prix de Dogecoin a doublé depuis l'élection. Musk a soutenu la campagne de Trump dans des publications sur X et à travers l'America PAC, qui aurait dépensé environ 200 millions de dollars pour faire élire Trump. Voici le texte complet de la déclaration de Trump :J'ai le plaisir d'annoncer que le Grand Elon Musk, travaillant en conjonction avec le Patriote Américain Vivek Ramaswamy, dirigera le Département de l'Efficacité du Gouvernement (« DOGE »). Ensemble, ces deux merveilleux Américains frayeront le chemin...‘Hot Frosty’ est bon pour votre santé mentale, dit moi
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Lucie Castets : « La gauche doit mettre au cœur du débat politique les préoccupations des classes populaires »
La victoire de Donald Trump face à Kamala Harris lors des élections présidentielles américaines, ainsi que celle des républicains « MAGA » (« Make America Great Again ») plus extrêmes que jamais contre le parti démocrate au Congrès suscite de nombreuses interrogations : pourquoi les démocrates ont-ils été abandonnés par les « blue collars » d’Amérique alors que Joe Biden avait mis en place une politique censée répondre à leurs besoins économiques ? Quelles répercussions l’inflation a-t-elle eu sur la vie quotidienne des classes populaires ? Quels impacts a générés la propagande identitaire des républicains ?
Autant de points de réflexion pour la gauche française alors que l’échéance de la prochaine élection majeure approche dans moins de trois ans, à moins que d’autres élections ne se précipitent avant. Premières pistes de réponses avec Lucie Castets, que les dirigeants du Nouveau Front populaire souhaitaient voir devenir Première ministre, et qui se veut le « trait d’union » entre les différentes composantes.
Donald Trump a non seulement remporté l’élection présidentielle, mais a également gagné le vote populaire, le Sénat et potentiellement la Chambre des représentants. Quelles sont vos réactions face à cette défaite significative du parti démocrate et quelles leçons peut-on en tirer pour la gauche française, qui a également perdu une grande partie des voix des classes populaires ?
Lucie Castets : À mon avis, ce qui est le plus marquant dans la victoire de Donald Trump, c’est l’écart de voix avec Kamala Harris, qui dépasse les cinq millions à l’heure actuelle. Cela devrait nous interroger en France, non seulement à gauche mais également pour l’ensemble du camp démocrate, car aux États-Unis, ce parti va bien au-delà de la conception de la gauche que nous avons ici. De plus, le trumpisme semble peu résonner de ce côté-ci de l’Atlantique, et de nombreux électeurs de droite, y compris du Rassemblement national, exprimaient le souhait de voir Harris l’emporter sur Trump !
Une des clés de ce résultat réside dans les classes populaires, qui ont été désapprises à défendre leurs intérêts économiques en étant mobilisées sur des peurs morales largement construites. Cela a permis à Donald Trump de s’imposer dans la « rust belt », où les ouvriers, majoritairement des hommes blancs de la classe moyenne, ont opté pour le vote républicain.
Cependant, je ne pense pas qu’il faille renoncer aux mobilisations sur des questionnements sociétaux, car celles-ci sont nécessaires pour combattre ces peurs morales, mais il est essentiel de recentrer nos discussions sur les enjeux économiques, les intérêts de classe. Quels intérêts sont actuellement lésés par les politiques publiques en cours ? Qui a tout à gagner d’une politique fiscale plus redistributive ? Qui profiterait de politiques industrielles et écologiques plus audacieuses ?
Il est impératif de replacer ces enjeux économiques et sociaux au cœur de nos débats politiques, en mettant notamment en avant les intérêts des classes populaires.
Les démocrates auraient pu jouer un rôle prédominant sur ces thématiques économiques et sociales. Ils auraient donc dû orienter leur campagne dans cette direction.
Les Démocrates avaient pourtant un bilan économique solide, grâce à la relance initiée par Joe Biden pour répondre aux aspirations de la classe moyenne : réindustrialisation via d’importants investissements, protectionnisme, réduction du chômage…
L. C. : Bien que Joe Biden ait connu un succès économique réel, il a beaucoup souffert de l’inflation, contre laquelle il a pourtant lutté avec une certaine détermination. Cependant, pour les Américains défavorisés, cette inflation a duré trop longtemps et a été suffisamment violente pour qu’ils aient du mal à reconnaître qu’ils se trouvent dans une position meilleure aujourd’hui qu’il y a quatre ans, à la fin du dernier mandat de Trump.
En conséquence, le récit démocrate a été contrecarré par l’offensive identitaire des républicains, avec le discours très viril de leur candidat, qui demeure par ailleurs assez creux. À la fin de la campagne, il était toujours flou sur ses véritables intentions. Cela a fonctionné parce que le débat a été détourné des enjeux réels, comme celui de la répartition des richesses générées par l’économie.
Donald Trump a centré sa campagne sur la lutte contre l’immigration. En France, l’extrême droite ainsi que les droites en général investissent également ce thème. La question de l’immigration est évidemment instrumentalisée, mais elle trouve néanmoins un écho auprès des électeurs populaires. Comment, au cours des deux prochaines années, le NFP peut-il l’aborder ?
L. C. : En 2019 – ce n’est pas si loin –, lors du Grand Débat post-gilets jaunes, pratiquement aucune contribution manuscrite des cahiers de doléances n’évoquait l’immigration ou la sécurité, contre 16 % sur la transition écologique, et énormément de propositions relatives à la fiscalité, y compris le rétablissement de l’ISF. Vincent Tiberj, dans son récent ouvrage sur la prétendue « droitisation de la France », a démontré comment le gouvernement Macron-Borne avait construit une demande fictive venant de l’opinion populaire pour justifier sa loi immigration-intégration [promulguée en janvier 2024, NDLR]. La récente enquête du CESE montre que la préoccupation principale des Français demeure la santé, loin devant les questions migratoires.
Effectivement, l’immigration est bien instrumentalisée, comme en témoigne déjà la préparation de la prochaine loi Retailleau, qui ne proposera pas de véritables solutions. Son principal objectif semble être d’augmenter les taux de retour des migrants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), alors même qu’on sait qu’il y a peu de marge de progression à ce niveau, la France se situant déjà en tête du nombre de reconduites…
Pourtant, je pense que la gauche n’aborde pas suffisamment la question de l’immigration, ne met pas assez en avant ce qu’elle apporte à l’économie française, même en prenant appui sur l’exemple paradoxal de Giorgia Meloni, qui, après avoir été élue avec la promesse d’expulser les migrants au-delà de la Méditerranée, a changé de discours sous l’influence du patronat italien qui a révélé que certains secteurs de l’économie ne pourraient fonctionner sans travailleurs immigrés. Les patrons français de la restauration ou du bâtiment affirment d’ailleurs la même chose.
Nous devons avoir un discours de vérité et établir une politique migratoire claire. Une politique concertée doit se construire en tenant compte de la réalité actuelle, car même avec un taux de chômage de 7 %, certains secteurs – restauration, bâtiment, services à la personne – dépendent des immigrés ; et il est essentiel de considérer l’avenir, car nous savons que notre démographie évolue et que nos besoins en main-d’œuvre vont croître.
Mais la politique migratoire actuelle est insatisfaisante et son résultat le plus évident est la présence de migrants sans-abri qui attendent que l’administration prenne en compte leur situation…
L. C. : C’est un enjeu qu’il est crucial d’aborder, en commençant par rétablir une politique d’accueil digne de ce nom. Nous observons actuellement des personnes qui, en attendant un rendez-vous en préfecture pour renouveler leurs documents, se retrouvent en situation irrégulière. C’est une mécanique qui produit des sans-papiers ! En empêchant ces personnes de s’intégrer, l’État va à l’encontre des principes qu’il prétend défendre. Et au-delà de la justification de la régularisation des sans-papiers par le travail, les considérations humanitaires et de solidarité doivent être prises en compte.
Mais l’économie – sur laquelle la gauche, pas seulement aux États-Unis, peut légitimement revendiquer une réflexion et un savoir-faire accru – peut-elle tout résoudre ? Éradiquer ce que l’on nomme les paniques morales ? Par exemple, satisfaire le désir de sécurité en s’attaquant à un véritable défi que représente le narcotrafic dont la violence se propage jusque dans les villes moyennes ?
L. C. : Sans aller jusqu’à affirmer que tout se résout par une question budgétaire, il est clair qu’ignorer l’aspect économique peut conduire à des illusions et à l’échec. C’est le cas de la lutte contre le narcotrafic, qui a souffert d’un sous-investissement politique structurel visible dans le financement de la lutte contre la criminalité financière au sens large.
Nous avons ainsi constaté que les effectifs de police et de gendarmerie ont été augmentés pour lutter contre le trafic de stupéfiants, tandis qu’aucune réflexion n’a été engendrée sur sa contrepartie financière, entraînant une réduction des effectifs dédiés aux enquêtes complexes sur le blanchiment d’argent, qui nécessitent des personnels très qualifiés. L’État a sous-investi. Résultat : l’accent est mis sur les maillons faibles du trafic – les consommateurs et les petites mains, aux dépens de ceux qui orchestrent le trafic. La cohérence de l’action publique est altérée, ce qui impacte son efficacité.
Nous avons appris début septembre que le déficit de l’État serait beaucoup plus important que prévu, s’établissant à 6,4 % au lieu des 4,4 % initialement anticipés. Cette annonce a-t-elle pris au dépourvu l’ancienne membre de la direction du Trésor ?
L. C. : Oui. Je me mets à la place de mes anciens collègues de bureau, attachés à la défense des intérêts de l’État, et je me dis que ce moment doit être assez inconfortable pour eux… Avec des auditions prévues au Sénat et à l’Assemblée nationale, il sera intéressant de découvrir les avertissements contenus dans les notes que l’administration a envoyées antérieurement aux politiques.
Ce qui m’interpelle, c’est l’irresponsabilité de la politique qui a été menée. Rappelons-nous qu’il a fallu annuler 10 milliards de crédits quelques semaines seulement après l’adoption de la loi de finances 2024. Qui fait ça, sinon des personnes peu expérimentées ? Si la gauche avait commis un dixième de cette erreur, elle aurait été accusée d’incompétence.
Bruno Le Maire aurait-il dû démissionner lorsque Emmanuel Macron et Gabriel Attal lui ont refusé une loi de finances rectificative au printemps 2024 ?
L. C. : La question était effectivement légitime.
La situation des finances publiques étant, hélas, ce qu’elle est, Michel Barnier n’avait-il pas d’autre choix que d’adopter un budget d’austérité ?
L. C. : Oui, il existait bien d’autres alternatives, et cela demeure le cas. Je pense que les différents gouvernements se sont enfermés dans une stratégie dogmatique de rejet du levier fiscal. Au cours de la dernière décennie, on a abandonné entre 50 et 60 milliards d’euros de recettes annuelles. À tel point qu’ils en ont oublié qu’il était possible de mobiliser la fiscalité pour réduire le déficit public, en se concentrant uniquement sur les dépenses. En résumé, le gouvernement s’appuie énormément sur le volet dépenses, redirigeant les maigres recettes supplémentaires vers le désendettement.
La proposition du gouvernement Barnier de toucher marginairement à l’outil fiscal est cependant un tournant idéologique de la part d’un exécutif à tendance LR qui n’a pas été suffisamment souligné. Cette dynamique entraîne d’ailleurs une débâcle par la macronie, accroquée par son refus des impôts, donc sur sa droite ! C’est un aspect intéressant sur le plan idéologique. La droite est en train de perdre toute crédibilité en matière économique, car selon l’OFCE, la contraction budgétaire planifiée par Michel Barnier coûtera 0,8 point de PIB en 2025.
En revanche, le NFP a présenté en ouverture du débat sur la loi de finances 2025 dix mesures susceptibles de générer 50 milliards d’euros. C’est une approche plus responsable car d’une part, elle ne nuira pas à l’activité alors que la croissance est faible [lire ici l’analyse d’Anne-Laure Delatte, NDLR]. Nous pensons que notre plan soutiendrait l’économie et – j’insiste là-dessus – tout en réduisant progressivement l’endettement.
Nous arrivons à la fin de la discussion sur les recettes. Alors que les échanges sont peu clairs à l’Assemblée nationale, quel bilan tirez-vous du plan que vous avez présenté avec les parlementaires du NFP ?
L. C. : Tout le monde considérait le NFP comme mort. Cependant, nous avons su travailler en commun pour proposer des éléments cohérents visant à rendre le budget plus juste et efficace. La plupart de nos amendements ont été adoptés en commission des finances, et certains dans l’Hémicycle. Ainsi, nous avons pu constater qu’il existe à l’Assemblée une demande pour une justice fiscale et un rétablissement de l’équité fiscale.
La cacophonie ne provient pas de la gauche, qui a même restreint le nombre de ses amendements, mais de la compétition au sein du bloc central et du gouvernement qui semble vouloir s’en servir pour faire passer son projet en recourant à l’article 49.3 de la Constitution. Il a d’ailleurs déjà ignoré les votes des députés concernant le projet de loi de financement de la sécurité sociale en soumettant sa propre version au Sénat.
Une dissolution sera à nouveau envisageable à partir de juin 2025. Le NFP ne doit-il pas utiliser cette période pour réajuster son programme, dont on sait qu’il a été élaboré dans la hâte d’une part, et s’adapter à la dégradation de la situation économique et géopolitique ?
L. C. : Pour moi, la dissolution n’est pas la perspective la plus probable, même si le gouvernement Barnier pourrait falloir. Pour approfondir les positions du NFP, nous avons déjà travaillé durant tout l’été sur des sujets significatifs : l’éducation, la santé, les services publics, le pouvoir d’achat, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, du Smic, et le dialogue avec les partenaires sociaux.
La conjoncture économique peut nécessiter des ajustements, mais je réaffirme l’importance d’une logique cohérente : restaurer la justice fiscale et abolir les aberrations fiscales anti-économiques, les niches fiscales inutiles, ainsi que les dépenses fiscales mal ciblées qui entraînent des effets d’aubaine pour des entreprises qui n’en ont pas besoin. Il est donc nécessaire de mettre en place une réforme fiscale précise qui vise à récupérer de l’argent là où il se trouve sans impact excessif sur l’activité économique et sans conséquences sur les catégories populaires, afin d’aider à réduire le déficit et à financer les services publics, etc. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de revoir totalement le programme du NFP.
Vous souhaitiez être candidate du NFP lors de l’élection législative partielle en Isère, mais les luttes internes ont rendu cela impossible. Le fait qu’une coalition politique ne laisse pas de place à la personnalité qu’elle avait envisagée comme sa future Première ministre ne remet-il pas en question sa solidité ?
L. C. : Quand on s’intéresse à la chose publique, il est normal de vouloir obtenir la légitimité des suffrages de ses concitoyens. En Isère, la France Insoumise n’était pas prête à céder une député qui siégerait dans son groupe. J’ai tenu à conserver ma liberté. Cela a été fait de manière cordiale.
Si une autre circonscription se libérait, j’y réfléchirais à nouveau. À condition que je puisse demeurer un trait d’union entre les partis du NFP, ce qui m’interdit de siéger dans l’un ou l’autre de ses deux pôles, et, bien sûr, que j’obtienne l’accord des militants locaux.
Vente du Doliprane : un leurre politique pour dissimuler un revers tactique
Le casse-tête autour de la vente d’Opella, la branche santé grand public du groupe pharmaceutique Sanofi, au fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) ne fournit aucune nouvelle illumination concernant les pratiques de fusions-acquisitions.
En revanche, il met en lumière l’incohérence de l’Etat stratège qui, surpris ou feignant de l’être par cette opération aussi attendue qu’usuelle, prend une posture risible évoquant un Gosplan soviétique.
Il y a à peine un an, au milieu de l’année 2023, l’Etat dévoilait un « plan de relocalisation de la production de produits de santé » en France, et en février dernier, une « nouvelle stratégie pour garantir la disponibilité des médicaments », le tout accompagné d’annonces financières marquantes.
La newsletter d’Alternatives Économiques
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En mai dernier, lors du sommet Choose France, un record de 15 milliards d’euros de promesses d’investissements étrangers en France était annoncé. C’était extrêmement prudent : en effet, la vente de la moitié du capital d’Opella rapportera à elle seule 8 milliards d’euros, boostant de 50 % ce bilan déjà impressionnant.
Mais coup de théâtre ! La France est devenue si attractive que des ministres s’activent maintenant à restreindre les investissements étrangers : avec des accents de junte fraîchement établie, Bercy nous présente des mesures draconiennes pour contenir la voracité et la malveillance présumées d’un fonds d’investissement américain intéressé par une perle française. Un retournement prometteur du nouveau monde.
L’illusion d’un sens unique
N’oublions pas que Sanofi est un acronyme dont l’une des parties signifie « omnium financier ». À l’origine un spin-off chimique d’Elf Aquitaine, ayant brièvement touché au domaine cosmétique, privatisé avec sa maison mère en 1994, et aujourd’hui un laboratoire pharmaceutique issu d’une longue série de fusions-acquisitions, principalement en dehors de France. Quelle surprise peut-il y avoir à ce que la logique ayant permis à Sanofi de croître s’applique ici dans l’autre sens ?
Pour mieux doter sa mariée, Sanofi a engagé des dépenses considérables : 1,3 milliard d’euros ont été alloués au premier semestre 2024 pour des « coûts de restructuration et assimilés » qui « incluent principalement ceux relatifs à la séparation de l’activité Opella ». Il est donc raisonnable de penser que le risque de restructuration industrielle est relativement faible à court terme.
Il ne s’agit naturellement pas d’être crédule face à la perte de fleurons industriels français dont le nombre croît. Mais comme à chaque fois, c’est de manière tardive que l’Etat interroge la stratégie d’une pépite française, semblant plus préoccupé par l’extinction de vifs débats que par l’extraction de leçons, notamment concernant les aides publiques, la localisation de ses productions, l’emploi, ou la recherche et développement.
Nous ne savons pas exactement ce que recouvre cet « accord tripartite inédit ». Pour l’instant, il faut se satisfaire d’un communiqué de presse gouvernemental. Le contenu du document devra être examiné de près car tout n’est pas limpide.
Par ailleurs, les chiffres ne sont pas son point fort : l’Etat évoque une participation de la Banque publique d’investissement (BPI) de 1 % à 2 % du capital, pour « 100 à 150 millions d’euros », tandis que Sanofi évalue Opella à « environ 16 milliards d’euros ». Chacun appréciera la précision de la participation annoncée par l’Etat – à près ou à moins de 50 % près – et qu’en définitive, cela ne vaudrait en réalité pas plus de 0,6 % à 0,9 % de la valorisation mentionnée…
L’année précédente, l’Etat, ne possédant « que » 84 % du capital d’EDF, jugeait essentiel de débourser 9,7 milliards d’euros pour (re)prendre 100 % du contrôle de l’énergéticien afin de « mener de manière accélérée des projets ambitieux et essentiels à notre avenir énergétique ». Aujourd’hui, 0,6 % à 0,9 % du capital d’Opella permettrait d’atteindre un objectif similaire dans le secteur pharmaceutique ?
De l’impuissance à la toute-puissance
L’accord promet des « engagements », dont on ne sait pas s’ils sont simplement conditionnés à l’autorisation de rachat. En effet, les objectifs fixés sont inédits : maintien de la production et du « niveau » de valeur ajoutée sur deux sites (pourquoi pas tous ?), pas de « licenciement économique contraint » (un concept original), investissement minimum sur cinq ans, obligation d’achat auprès de sous-traitants français. Au terme d’une surprenante boucle, l’accord va même jusqu’à « offrir des perspectives d’accroissement de l’emploi industriel en France » !
Tout cela paraît tellement simple que l’on se demande pourquoi ne pas généraliser ce type d’accord par lequel l’Etat peut soudainement décider de tout en lieu et place des entreprises. La prévision du produit intérieur brut (PIB) serait une science exacte, le plein-emploi garanti et le déficit budgétaire un lointain souvenir.
Poursuivant la métaphore, ce fantasme inspiré du Gosplan est prévu « pour cinq ans »… un bon vieux plan quinquennal en somme. En cas de non-respect, pas de goulag toutefois, mais des amendes présentées comme dissuasives.
Nous ne savons pas comment tout cela sera évalué, mais les amendes fixées entre 200 et 300 millions sur cinq ans ne semblent pas si impressionnantes face à une opération de 16 milliards d’euros, pour une entité ayant enregistré un résultat opérationnel de 1,4 milliard d’euros en 2023. De plus, avec la répartition prévue du capital, 49,1 % de ces amendes seraient à la charge de Sanofi, et 0,9 % par l’Etat…
L’Etat ne peut pas vraiment feindre la surprise, à moins que le mal ne soit plus profond. Opella est une perte stratégique, un épisode parmi d’autres qui alimente le sentiment d’affaiblissement du pays.
Cet accord scellé dans l’urgence ressemble à un extincteur politique, rien d’une réponse posée qui s’inscrirait dans un cadre stratégique défini. Il aurait assurément été plus aisé d’expliquer pourquoi cette cession, déjà annoncée et repoussée à plusieurs reprises, faisait ou non partie d’une stratégie globale, ou comment l’Etat intègre Sanofi dans sa stratégie industrielle et de santé. Au lieu de cela, c’est un tigre de papier d’un autre temps qui surgit dans la précipitation.
Les sommaires des notifications d’Apple AI sont là ; peu pratiques, souvent amusants.
L’intelligence d’Apple fait de son mieux. | Photo : Allison Johnson / The Verge Les iPhones, iPads et Macs intégrant l’IA d’Apple disposent désormais d’une fonctionnalité unique qui condense les notifications. Avec iOS / iPadOS 18.1 et macOS 15.1, lorsque plusieurs notifications se rassemblent pour une application donnée, le LLM intégré par Apple essaie d’offrir un aperçu succinct. (Participez à un grand groupe de discussions ? Il va tenter de résumer le sujet de leurs échanges.) Parfois, cela fonctionne bien. Souvent, c’est assez amusant. J’apprécie la manière dont les résumés traitent certaines de mes notifications d’Apple Home — comme lorsque je vois “Le garage a changé de statut plusieurs fois ; récemment fermé” au lieu d’une litanie de messages concernant ma porte de garage. Les termes changent, mais sans faute (jusqu’à présent), il indique toujours correctement la dernière action effectuée, que ce soit ouvert ou fermé, ce qui m’évite d’ouvrir Apple Home ou ma caméra de garage pour le vérifier. (Je le fais quand même de temps en temps car les LLM peuvent parfois être trompeurs.) La situation se complique quand il s’agit de résumer des messages texte, des emails ou des notifications Slack. Ils tendent à être vagues, tout comme dire que le roman post-apocalyptique de Cormac McCarthy The Road traite d’un père et de son fils qui errent ensemble. Je suppose que ce n’est pas entièrement faux, mais cela dénature clairement le propos. Ajoutez à cela les difficultés du mini-LLM à comprendre le contexte approprié, et il en résulte des situations franchement comiques. Voici quelques exemples que j’ai trouvés en ligne, provenant d’amis de The Verge et de mon propre téléphone. Peu après les premières bêtas de iOS 18.1, je suis tombé sur ce bijou, lisant, “Excuses pour une communication médiocre ; la vie est chargée ; pas…
Avez-vous de l’espoir ?
Et, si ce n’est pas le cas, comment pouvez-vous en obtenir ?
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