Jeunes et infertiles : avec ces hommes qui luttent pour avoir des enfants
Toby Trice a commencé le karting en 2018 pour essayer de détourner son attention d’une mauvaise nouvelle : un second échec de fécondation in vitro (FIV). Depuis des années, cet Anglais de 31 ans et sa partenaire tentaient désespérément de fonder une famille. Si une telle procédure était sur la table, c’était à cause de sa propre infertilité. « Je suis tombé dans une très lourde dépression parce que je pensais être totalement seul. Autour de moi, il me semblait n’y avoir personne à qui demander de l’aide », raconte Toby. « J’avais honte d’être incapable de faire un gosse. Faire du kart sur le circuit du coin une fois par mois me permettait de m’évader et de ne pas avoir à ressasser mes problèmes de fertilité. » Publicité Après plusieurs examens, Toby, aujourd’hui pilote de course professionnel, a été diagnostiqué comme souffrant de varicocèle. Cette condition dilate les veines des testicules, ce qui empêche la production de sperme. C’est d’ailleurs l’une des causes les plus courantes d’infertilité chez les hommes cisgenres. Lorsqu’on évoque l’infertilité, on pense généralement qu’il s’agit d’un problème qui ne touche que les femmes cisgenres. Or, selon une étude de 2017 de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE), la production de spermatozoïdes a diminué de 50 % au cours des quarante dernières années. La moitié des cas d’infertilité incluent aujourd’hui une forme de facteur masculin. Au Royaume-Uni, un couple sur sept peine à fonder une famille. « La fertilité masculine se situe tout en bas de l’échelle des priorités. Elle n’est pas jugée comme un problème de santé important puisque personne n’en meurt » – Allan Pacey « J’ai passé 27 ans à la tête d’un établissement qui étudiait la fertilité masculine. Au cours de cette période, chaque homme qui entrait ici pensait être le premier à le faire », explique…