Pourquoi Élisabeth Borne ne se risquera pas à un vote de confiance
ASSEMBLÉE NATIONALE – Si c’est loin d’être une première sous la Ve République, cela reste une décision politique inédite depuis 1993 et l’entrée de Pierre Bérégovoy à Matignon. Malgré les demandes répétées de l’opposition, Élisabeth Borne ne se soumettra pas à un vote de confiance après son discours de politique générale prévu à partir de 15h ce mercredi 6 juillet à l’Assemblée nationale, a annoncé Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, lors du compte rendu du conseil des ministres, ce lundi 4 juillet. “La confiance ne se décrète pas, elle se construit patiemment texte par texte”, a-t-il justifié. De fait, ce vote de confiance relève davantage de la tradition républicaine et d’un appui en légitimité que d’une obligation constitutionnelle ou légale. Mais pourquoi l’écarter? D’abord parce que depuis le 19 juin et le soir du second tour des élections législatives, la cheffe du gouvernement ne dispose, avec 250 députés, que d’une majorité relative dans l’hémicycle -et non d’une majorité absolue qui nécessite 289 voix. Ensuite, parce que les autres forces politiques représentées au palais Bourbon ont refusé toute forme de coalition ou tout accord de gouvernement. Un délai avant l’arrivée des suppléants L’ancienne ministre du Travail s’expose donc à une alliance de circonstance venant des différents bancs de l’opposition pour censurer sa politique. Et en cas d’échec, le gouvernement serait obligé de démissionner dans la foulée du vote, quelques jours seulement après le remaniement. Enfin, le gouvernement annoncé ce lundi éloigne un peu plus Élisabeth Borne d’une majorité dans l’hémicycle. Le remaniement a élargi le gouvernement à davantage de composantes de la majorité. Le Modem passe de 1 à 4 représentants, Horizons et le mouvement Agir de 1 à 2, mais ces nouveaux membres de l’équipe gouvernementale sont autant de voix “perdues”, à court terme, à l’Assemblée nationale. Au total, en comptant…