Ukraine: la Russie aurait quitté Tchernobyl avec des otages, Belgorod bombardée
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Les Russes ont quitté Tchernobyl malades et avec des otages, selon Kiev
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu’ils occupaient depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février en emmenant des otages, ont annoncé jeudi 31 mars au soir des responsables à Kiev.
“En quittant la centrale nucléaire de Tchernobyl, les occupants russes ont pris avec eux des membres de la Garde Nationale qu’ils retenaient en otages depuis le 24 février”, a déclaré sur Telegram l’agence d’État ukrainienne Energoatom, citant des employés. On ignorait combien de soldats ukrainiens ont été retenus en otage par les forces russes.
L’agence avait indiqué peu avant que les troupes russes avaient commencé leur départ de la centrale, située à une centaine de kilomètres au nord de Kiev. En quittant la centrale, les Russes se sont livrés au “pillage de locaux, vol des équipements et d’autres objets précieux”, a accusé l’agence.
Selon Energoatom cité par le Guardian, l’armée russe serait partie après avoir été contaminée par des hautes doses de radiation en creusant des tranchées dans la forêt située dans la zone d’exclusion de Tchernobyl. Les troupes “ont paniqué après les premiers signes de maladie” qui sont apparus “très vite”. Elles auraient été envoyées vers le Bélarus pour se faire soigner.
L’agence onusienne de l’énergie atomique (AIEA) a indiqué enquêter sur ce sujet, n’ayant aucune preuve pour confirmer les déclarations d’Energoatom pour le moment. Des spécialistes ukrainiens vont aussi inspecter la centrale en quête de potentiels “engins explosifs”, selon la même source.
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Trêve à Marioupol
“Les forces armées russes vont rouvrir un couloir humanitaire de Marioupol à Zaporojie (à 220 km au nord-ouest) le 1er avril à partir de 10h heure de Moscou”, soit 9h à Paris, a déclaré le ministère russe de la Défense.
Le gouvernement ukrainien devait envoyer jeudi 45 bus pour évacuer des civils depuis le port assiégé de Marioupol (sud-est), après que Moscou a annoncé une trêve pour permettre leur départ. Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol, selon Kiev.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dit prêt ”à diriger” à partir de vendredi ces opérations d’évacuation en direction de la ville de Zaporojie, à 220 km au nord-ouest, à condition d’avoir les garanties nécessaires.
Elle a cependant prévenu ce vendredi ne pas être certaine que l’évacuation puisse avoir lieu. “Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité (…) Il n’est pas clair encore si cela va se faire aujourd’hui”, a indiqué le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge lors d’un brieifing régulier de l’ONU.
La situation humanitaire est catastrophique à Marioupol, où des dizaines de milliers de civils sont pris au piège et souffrent du manque de nourriture et du froid. Les deux camps s’accusent régulièrement de faire échouer les opérations d’évacuation de civils.
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L’armée russe se repositionne dans l’Est
En parallèle de l’alerte de la Croix-Rouge internationale, le président ukrainien a assuré que l’armée russe se repositionnait dans l’est du pays en prévision “d’attaques puissantes” et notamment sur le port assiégé de Marioupol.
“Nous savons qu’ils s’éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d’autres qui sont très importantes… où cela peut être difficile pour nous”, a ajouté le président ukrainien. En particulier, la situation dans l’est du pays est “très difficile”.
La Russie indiqué cette semaine qu’elle entendait réduire son activité de Kiev et Tcherniguiv afin de transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions (séparatistes) de Donetsk et de Lougansk, dans l’est.
Mais l’Otan, les forces russes “ne se retirent pas mais se repositionnent” sur la région du Donbass, tout en maintenant “la pression sur la capitale Kiev et d’autres villes”. “Dans le Donbass et à Marioupol, dans la direction de Kharkiv, l’armée russe se renforce en prévision d’attaques puissantes”, a aussi déclaré le président ukrainien.
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Bombardements à Belgorod, en Russie
Un responsable russe a accusé ce vendredi 1er avril l’Ukraine d’avoir mené une attaque à l’hélicoptère contre un “dépôt de pétrole” dans la ville de Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.
“Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude”, a déclaré sur son compte Telegram le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.
Dans un autre message, il a indiqué que les pompiers étaient à pied d’oeuvre pour éteindre l’incendie et que deux employés du dépot avait été blessés. Le ministère russe des Situations d’urgence affirme que 170 secouristes interviennent. L’entreprise publique Rosneft, propriétaire des lieux, a affirmé aux agences de presse russes avoir évacué son personnel sur place.
Après l’attaque, des médias locaux ont signalé des files de véhicules devant des stations-services, mais le ministre de l’Energie Nikolaï Choulguinov a assuré qu’il y aurait pas de pénurie d’essence.
Par ailleurs, le directeur d’une typographie près de Belgorod, Konstantin Lakhnov, a affirmé que son entreprise avait aussi été touchée par des tirs. “Des hélicoptères nous ont tiré dessus avec des roquettes (…) Les fenêtres sont endommagées, du matériel est détruit ou endommagé (…) le toit est abimé”, a-t-il affirmé à l’agence publique TASS.
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