Ukraine: Le PDG de Total répond à Jadot et brandit une photo d’employés devenus soldats
“Monsieur Jadot accuse les 100.000 salariés de Total de complicités de crime de guerre. C’est gravissime, c’est une insulte”, a déclaré le PDG du géant de l’énergie sur RTL ce mercredi 23 mars.
Le 11 mars dernier à Bordeaux, Yannick Jadot avait fustigé devant les journalistes le maintien des activités de l’entreprise française en Russie. “C’est une honte, c’est une honte pour notre pays qu’un grand groupe national soit complice de crimes de guerre. Donc je demande au président de la République d’imposer le retrait de la Russie à Total”, réclamait-il. Il réclame non seulement l’arrêt des activités pétrolières, mais aussi gazières.
Dans un tweete ce mercredi, il a d’ailleurs répondu au patron de Total, maintenant ses propos: “TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l’essentiel de ses activités en Russie (…). Oui c’est être complice! J’appelle P. Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi”, a réclamé le candidat écologiste.
.@TotalEnergies, soutenu par E. Macron , fait quelques concessions mais maintient l’essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu’elles contribuent à financer. Oui c’est être complice ! J’appelle @PPouyanne, PDG de Total, à débattre avec moi
— Yannick Jadot (@yjadot) March 23, 2022
“On ne peut pas se substituer aux gouvernements”
Le 22 mars, Patrick Pouyanné a annoncé l’arrêt, d’ici fin 2022, d’achat de pétrole russe. Une “décision forte” qu’il explique avoir prise en responsabilité et non pas sous “la pression”. “On ne peut pas prendre des décisions à l’emporte-pièce sans savoir quelles sont les conséquences. Pour nous, la question était de savoir si on pouvait remplacer ce pétrole russe”, a détaillé le dirigeant.
Une solution de repli a pu être trouvée avec le gouvernement allemand – un des bénéficiaires des importations russes – mais aussi pour la France “qui importe 30% de son diesel de Russie”. “On va prendre le diesel saoudien pour l’envoyer en France plutôt qu’en Asie”, explique Patrick Pouyanné.
Mais il ajoute: “Si hier j’ai annoncé sur le pétrole, c’est parce que je sais le remplacer. Le gaz, je ne sais pas le faire”. “J’ai des contrats de 25 ans et je ne sais pas sortir de ces contrats. (…) Si j’arrête le gaz russe, je paie des milliards immédiatement aux Russes”, a-t-il indiqué.
Et de renvoyer la balle aux États, les seuls à même de prendre des décisions aussi lourdes de conséquences. “Sans gaz russe, on arrête une partie de l’économie européenne. Et moi je vais décider tout seul parce que je suis PDG d’un grand groupe?”, interroge Patrick Pouyanné. “On ne peut pas, nous, entreprise TotalEnergies, se substituer aux gouvernements quand on parle d’approvisionnement énergétique.”
La question d’un embargo sur le gaz et le pétrole russe a été évoquée à de nombreuses reprises par les dirigeants depuis le début de l’invasion russe. Toutefois, aucun compromis n’a été trouvé à ce stade. Des sommets de l’OTAN, du G7 et de l’Union européenne vont s’enchaîner à partir de jeudi, avec la question de la souveraineté énergétique au cœur des discussions. Joe Biden, qui y participera, devrait “annoncer une action commune pour renforcer la sécurité énergétique de l’Europe” et réduire sa dépendance au gaz russe, selon son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.
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