Ukraine: les États-Unis et 40 pays alliés se réunissent en Allemagne
Cette réunion organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne, est destinée à “générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes”, a déclaré lundi Lloyd Austin, après une visite à Kiev.
We believe Ukraine can win if they have the right equipment and the right support. We’re going to continue to do everything we can to ensure they’re getting the equipment they need as quickly as possible.
— Secretary of Defense Lloyd J. Austin III (@SecDef) April 25, 2022
“Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien”, a souligné Lloyd Austin après ce déplacement au cours duquel il a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en compagnie du secrétaire d’État Antony Blinken.
Cette rencontre intervient alors que la diplomatie russe a agité la menace d’une extension du conflit pouvant dégénérer en guerre mondiale et que Moscou vise le contrôle total du sud de l’Ukraine et du Donbass.
Kiev réclame de l’artillerie lourde
Les États-Unis, qui fournissent le plus gros de l’aide militaire internationale à l’Ukraine, veulent “leur donner le type de soutien, le type d’artillerie et de munitions qui seront efficaces à ce stade du combat”, a précisé le chef du Pentagone lors d’une conférence de presse en Pologne, non loin de la frontière ukrainienne.
Kiev réclame surtout de l’artillerie lourde et des blindés pour tenter de repousser les forces russes dans les vastes plaines du sud et de l’est du pays, mais l’équipement de fabrication russe auquel les forces ukrainiennes ont été formées se raréfie.
Certains pays d’Europe de l’Est qui en ont encore en stock les envoient à Kiev, parfois en échange d’armement américain de nouvelle génération, comme les journalistes accompagnant M. Austin en Pologne ont pu le constater. Le chef du Pentagone et Antony Blinken ont ainsi parlé à la presse depuis un entrepôt où s’empilaient des tonnes d’aide humanitaire et militaire prête à être chargée à bord de camions pour leur transfert vers l’Ukraine.
Non loin des palettes de matériel médical et de couches-culottes devant lesquelles ils étaient filmés étaient empilés des centaines d’obus et de roquettes de fabrication russe, données par des pays qui veulent généralement rester discrets sur leur participation à l’effort de guerre ukrainien.
Des canons Caesar français
À l’extérieur, sept véhicules tractant les canons Howitzers, d’une portée de 30 km, attendaient leur transfert, devant des centaines de palettes d’obus et de munitions diverses soigneusement alignées.
Mais cela ne suffit pas et les États-Unis, qui au début de l’invasion russe limitaient leurs envois à des armes “défensives”, ont commencé à envoyer à Kiev des armement lourds de fabrication américaine, comme des obusiers Howitzers et des véhicules blindés divers.
“Nous discutons avec des collègues d’autres pays pour obtenir le même genre d’armement, et nous recevons des signes précurseurs qui montrent que beaucoup de pays vont se porter volontaires”, a assuré le chef du Pentagone.
La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres, et le Royaume Uni a donné des missiles anti-aériens Starstreak et des blindés.
En amont de la réunion, Berlin a annoncé ce mardi 26 avril autoriser la livraison à Kiev de chars de type “Guepard”. Ces blindés, spécialisés dans la défense anti-aérienne, proviendraient des stocks de l’industrie allemande de défense. Leur nombre n’a pas été précisé à ce stade. L’annonce, qui doit être officialisée dans la journée, constitue un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu’ici par Berlin dans son soutien militaire à Kiev.
Assurer la sécurité de l’Ukraine sur le long terme
La réunion est aussi destinée à assurer la sécurité de l’Ukraine à plus long terme, une fois la guerre terminée. “Il s’agit surtout de modernisation et de faire en sorte que leur armée soit toujours puissante et capable de fonctionner à l’avenir. Il ne s’agit pas de garanties de sécurité, mais bien de leur dispositif militaire réel”, a indiqué vendredi à la presse le porte-parole du Pentagone John Kirby.
Cette réunion ne se déroule pas dans le cadre de l’Otan, même si le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, doit y participer. “L’Otan en tant qu’alliance ne fournit pas d’aide militaire à l’Ukraine, donc ceci n’est pas du tout fait dans le cadre de l’Otan”, a souligné John Kirby.
Parmi les 40 pays invités, on trouve les alliés européens des États-Unis, mais aussi des pays plus lointains comme l’Australie et le Japon qui craignent qu’une victoire russe en Ukraine créée un précédent et encourage les ambitions territoriales de la Chine.
La Finlande et la Suède, pays traditionnellement neutres qui envisagent une adhésion à l’Otan depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, figurent également sur la liste des invités.
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