Une campagne des « petits gestes » va être lancée pour réduire les importations de gaz russe
La ministre n’a pas donné de détails sur la campagne à venir. Mais comme le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire avant elle, Barbara Pompili mise sur l’effort et l’implication de chacun pour aider à réduire la consommation de gaz à l’échelle européenne, sur fond de conflit diplomatique avec la Russie. “Si tous les foyers européens baissent d’un degré leur chauffage, ça fait 10% d’importations de gaz russe en moins, c’est énorme”, affirme-t-elle.
“On importe du gaz russe parce qu’en Europe on en a besoin”, rappelle-t-elle. La Russie fournit effectivement 40% du gaz naturel consommé dans l’UE. Toutefois, les consommations varient selon les pays: en France, le gaz russe représente 17% des importations, soit le deuxième fournisseur après la Norvège. En revanche, l’Allemagne importe plus de la moitié de son gaz de Russie. Les négociations sur une date de fin des importations de gaz russe dans l’UE (la France proposait 2027) ont d’ailleurs échoué lors du sommet de Versailles.
“Les petits gestes” sont “d’une grande efficacité”
Les “petits gestes” sont d’“une grande efficacité”, défend Barbara Pompili. Dans une tribune au Monde, l’ancien président de la République François Hollande tenait un discours similaire: “Rappelons qu’1°C en moins pour une durée de douze mois représente 10 à 15 térawattheures de gaz économisé”, affirmait-il.
En France, la consommation de gaz se fait principalement dans le cadre résidentiel et dans les entreprises. Ce combustible ne représente que 6% dans la production d’électricité, majoritairement nucléaire dans notre pays.
De ce fait, selon la patronne du géant énergétique français Engie, Catherine MacGregor, baisser le chauffage est une mesure qui “pourrait marcher”. Sur France Inter le 7 mars, elle a confirmé qu’une baisse d’un degré “correspondrait à peu près à 12-15 térawattheures”: “c’est l’équivalent de 12-15 navires méthaniers qui arriveraient en France, donc ce n’est pas négligeable du tout”.
Toutefois, la baisse de 10% évoquée par Barbara Pompili n’est valable que dans un cadre européen, si tous les habitants des foyers de l’UE jouent le jeu. Pour la France uniquement, baisser le chauffage d’un degré ne représenterait d’une baisse de 11% des importations de gaz russe selon l’ONG Négawatt.
Une telle mesure, si elle n’est pas inefficace, est donc loin d’être suffisante. La candidate à la présidentielle de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, s’y est d’ailleurs opposée, jugeant “insupportable” que l’on “demande des sacrifices à la population” quand “Total, Dassault et compagnie s’en mettent plein les poches grâce à la guerre en Ukraine.”
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