Une « taupe » russe au ministère de la Défense? Bajolet rétropédale
Interrogé sur des informations faisant état d’un espion au service de la Russie travaillant pour le cabinet du ministre d’alors, Jean-Yves Le Drian, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, Bernard Bajolet affirme dans ce documentaire consacré au président russe Vladimir Poutine: “En effet, quand j’étais directeur général de la sécurité extérieure, je l’avais fait remonter” à l’exécutif.
“Dans les années précédentes on disait ‘tout ça c’est terminé’, après la Guerre Froide, on n’a plus à perdre son temps contre des espions qui n’existent plus”, développe-t-il. “La priorité ce sont les affaires de terrorisme, mais pour autant, on voit bien que les activités d’espionnage n’avaient pas du tout cessé, et que les moyens que mettent les Russes, les Chinois, mais aussi d’autres, les Américains, ne nous voilons pas la face, n’ont jamais été aussi importants”.
« Beaucoup de personnalités influentes ont une fascination pour la #Russie, ça ne veut pas dire qu’elles sont toutes des taupes. Tous les services de renseignements du monde font la même chose : essayer d’obtenir des sources fiables qui donnent de l’information » @Frclemenceaupic.twitter.com/okY359y458
— C dans l’air (@Cdanslair) October 17, 2021
Cependant, Bernard Bajolet est revenu ce lundi 18 octobre sur sur ses propos. Dans une lettre envoyée à l’AFP, il assure n’avoir “jamais voulu réagir à un cas individuel ni mentionner un cabinet en particulier, mais voulu souligner l’intensité des activités d’espionnage menées à l’encontre de notre pays par des puissances étrangères, dont la Russie, et l’importance de la fonction de contre-espionnage confiée aux services de renseignement”.
“En aucun cas ma réponse ne peut être considérée comme une confirmation de la réalité des allégations dont a fait état Mme Roux sur la présence d’un agent étranger dans le cabinet d’un ministre de l’époque”, affirme-t-il.
“A aucun moment le cabinet Le Drian n’a été mis en difficulté”, a de son côté réagi lundi matin le cabinet du ministre, où l’on se dit “très surpris des déclarations d’un ancien DGSE qui sait que cette typologie d’affaires est classifiée”.
“Sur le fond, le contre-espionnage français (une compétence que n’a pas la DGSE) travaille remarquablement et sait déjouer les tentatives des puissances étrangères qui souhaiteraient approcher les lieux de pouvoir”, commente encore le cabinet de Jean-Yves Le Drian.
L’information de la présence d’une “taupe” avait été relayée à l’époque par Mediapart, selon lequel un espion du GRU, le service de renseignement militaire russe, en avait recruté une au sein du cabinet de Jean-Yves Le Drian lorsqu’il était ministre de la Défense sous la présidence de François Hollande.
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