Vaccin, école… le Conseil de défense sanitaire doit trancher
Sur les derniers sept jours, ce qui permet de lisser les effets des jours chômés, la moyenne des nouveaux cas quotidiens s’établit à 42.459, contre moins de 28.000 il y a une semaine, témoignant de l’accélération de cette vague.
Le gouvernement, qui réunit ce lundi 6 décembre un Conseil de défense sanitaire, va examiner plusieurs pistes pour “voir s’il y a lieu de prendre des mesures complémentaires” afin d’éviter une 5e vague.
Enfants et école
La vaccination des 5-11 ans contre le Covid-19 sera au programme de ce Conseil de défense sanitaire, selon un document du ministère de la Santé, qui évoque l’annonce d’un “calendrier précis” après cette réunion.
Le ministère y affirme même que “l’ouverture de la vaccination à tous les enfants” de cette classe d’âge est prévue “début janvier 2022”. Entre temps, “les doses de vaccins pédiatriques Pfizer seront livrées” aux pharmacies hospitalières dès le 13 décembre, puis “en ville” à partir de “fin décembre” aux “professionnels de santé habilités”.
Une source gouvernementale a toutefois indiqué à l’AFP que la décision reste suspendue à l’avis de plusieurs instances, dont le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui n’a pas encore répondu à la saisine de l’exécutif sur ce sujet. La Haute autorité de santé (HAS) n’a pas non plus donné son feu vert à la vaccination de tous les 5-11 ans, qu’elle recommande pour l’instant seulement aux 360.000 enfants “qui présentent un risque de faire une forme grave de la maladie”.
Le nouveau protocole dans les écoles primaires, où le taux d’incidence s’envole, pourrait aussi être abordé. Le fait que l’on ne ferme désormais plus une classe au premier cas détecté mais dépiste seulement tous les élèves semble effectivement ne pas améliorer la situation: en une semaine le nombre d’enfants positifs a augmenté de plus de 50%.
Des restrictions fortes, pas (encore) la priorité
À trois semaines de Noël, cela signifie-t-il aussi le retour de restrictions? La France peut-elle prendre des mesures aussi sévères que certains de ses voisins, à l’instar de l’Allemagne qui va interdire l’accès aux commerces non essentiels, restaurants, lieux de culture ou de loisirs aux non-vaccinés? “On fera, comme toujours, avec pragmatisme, proportion, et avec la même philosophie, une évaluation de la situation et des réponses à apporter”, a déclaré Emmanuel Macron vendredi. Il pourrait avant tout être rappelé que les meilleurs outils pour le moment sont la vaccination et les gestes barrières.
“On veut protéger les Français et garder la vie la plus normale possible”, assure un conseiller de l’Élysée au Parisien. “L’enjeu, c’est de voir quels sont derniers leviers qu’on pourrait actionner sans faire peser des contraintes sur les personnes vaccinées. A priori, il n’est pas question de mesures restrictives mais d’incitations”, a appris France Télévisions d’une source proche de l’exécutif.
Le porte-parole du gouvernement a ainsi exclu le retour des jauges, assurant que l’objectif est “d’éviter d’avoir à reprendre des mesures générales qui concernent tout le monde”. Et la fermeture anticipée des restaurants et des bars est pour le moment écartée. “On n’en est pas là”, assure-t-on alors qu’un nouvel ennemi se profile: le variant Omicron, qui inquiète par le nombre extrêmement élevé de ses mutations.
Quant au télétravail, pas question à ce stade de l’imposer. Comme l’a affirmé Elisabeth Borne au Monde, “nous comptons sur la responsabilité de chacun plutôt que l’obligation”. “Nous en avons fait à haute dose et certains salariés n’en peuvent plus”, selon la ministre du Travail qui estime qu’il serait “paradoxal” de passer au “tout le monde en télétravail” quand les discothèques sont ouvertes.
De nouveaux créneaux de vaccination promis
Il est trop tôt pour le moment pour savoir s’il sera particulièrement contagieux et s’il résistera en partie aux vaccins actuels. Les autorités sanitaires de nombreux pays le surveillent comme le lait sur le feu. En France, le nombre de cas d’infection au variant Omicron se monte désormais à douze, selon le dernier bilan actualisé vendredi soir. La vague actuelle, dont le pic pourrait intervenir entre mi-décembre et fin janvier, est pour le moment uniquement due au variant Delta, hégémonique.
Reste aussi la cartouche du vaccin et de la dose de rappel, qui permet de considérablement “booster” l’immunité, a souligné vendredi Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, qui conseille le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire. Plus de 10 millions de Français ont déjà franchi le pas.
Alors que les rendez-vous sont pris d’assaut, le gouvernement promet l’ouverture de nouveaux créneaux, martèle qu’il n’y aura pas de pénurie de doses et invite à ne bouder aucun vaccin à ARN messager (Pfizer mais aussi Moderna).
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