Vaccins contre le Covid: deux mois après le début de la campagne, où en est la France?
Le gouvernement réagissait alors en accélérant quelque peu, mais surtout en rappelant que ce démarrage tout en lenteur était prévu, anticipé, logique. Et qu’une montée en puissance allait avoir lieu.
Deux mois après, où en est-on? Il suffit de regarder les données actuelles pour se rendre compte qu’effectivement, la France n’a plus grand-chose à envier à ses voisins immédiats et que, s’il faut parler de lenteur, elle se situe surtout au niveau européen.
Dans le graphique ci-dessous (données datant du jeudi 25 février), on voit effectivement qu’après un début lent, voire quasiment inexistant, le nombre de personnes vaccinées par jour a augmenté exponentiellement jusqu’au 23 janvier. À ce moment, une baisse a eu lieu. La première explication, c’est qu’il fallait prioriser la seconde dose, la France ayant fait le choix de ne pas trop espacer les injections.
Il n’empêche que même en prenant en compte cette deuxième dose, il y a eu stagnation. Celle-ci est avant tout due aux retards fin janvier et début février du vaccin Pfizer/Biontech. Depuis, les choses sont rentrées dans l’ordre, mais la vaccination plafonne encore. Elle devrait s’accélérer dans les jours à venir avec la mise à disposition du vaccin d’AstraZeneca aux 50-65 ans. Même si cela sera moins rapide que prévu, en raison des retards de ce dernier.
Il est à noter que tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne, comme on peut le voir sur la carte ci-dessous. Pour certains, c’est un choix assumé du gouvernement: des régions avec une forte circulation ont été prioritaires pour la livraison du vaccin de Moderna. Les départements avec le plus de population fragile (majoritairement âgées) sont également mieux lotis. Des problèmes sur les circuits locaux d’approvisionnement, qui devraient être corrigés au fur et à mesure, peuvent également expliquer certaines différences, rappelle Europe1.
Rattrapage et lenteur européenne
En clair, si rien n’est parfait, les choses sont censées aller mieux. Mais qu’en est-il des autres pays européens à qui l’on se comparait début janvier ? En termes d’injections par jour, on se rend compte dans le graphique ci-dessous, réalisé par les équipes de Our world in data, que par rapport à nos voisins, la France s’en sort plutôt bien.
Évidemment, le retard pris au début de la campagne de vaccination est toujours présent. Mais, comme on peut le voir ci-dessous avec l’évolution du nombre de doses cumulées, la France a plutôt remonté la pente et rattrape petit à petit la moyenne européenne.
Mais si l’on sort d’une comparaison avec nos partenaires de l’UE, on voit bien que les pays européens en général sont à la traîne par rapport à d’autres, tels le Royaume-Uni ou les États-Unis. Sans même parler d’Israël, champion incontesté dans le domaine.
Si l’on regarde la proportion de la population qui a reçu au moins une dose de vaccin, le schéma est similaire. À noter que la bonne performance du Danemark peut s’expliquer par le choix fait de décaler la seconde dose du vaccin Pfizer/Biontech. Rappelons également que la Serbie, qui ne fait pas partie de l’UE, dispose du vaccin Pfizer/Biontech, mais également de Sinopharm et Sputnik V, les vaccins chinois et russes.
L’Union Européenne espère que les choses vont s’améliorer. Les retards de Pfizer/Biontech devraient se résorber en mars et l’Europe espère que les choses vont s’améliorer également avec AstraZeneca, après des tensions entre l’UE et le laboratoire britannique.
Surtout, Bruxelles a récemment commandé 500 millions de nouvelles doses à Pfizer/Biontech et Moderna afin de s’assurer une montée en puissance des livraisons. En France, après une baisse par rapport aux prévisions pour février, mars et avril, le nombre de doses reçues devrait finalement dépasser les premières prévisions de juin.
Le HuffPost
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