Var: un incendie causé par un tir d’entraînement militaire
“C’est une zone qui est un désert végétalisé, il n’y a aucune menace pour qui que ce soit, à part les 2.500 moutons qui paissent dans cette zone et qui ont été mis à l’abri”, avait précisé dans l’après-midi le capitaine Olivier Pécot des pompiers du Var.
“L’incendie est resté à l’intérieur du camp, les pompiers sont rassurants”, a indiqué dans la soirée le sous-préfet de permanence Éric de Wispelaere. “Le camp militaire est à des dizaines de kilomètres des zones habitées”, a-t-il souligné. Au nord, le canyon du Verdon constitue une barrière naturelle pouvant stopper les flammes.
L’intervention compliquée par la présence d’obus et munitions
L’incendie s’est séparé en deux, avec une langue de feu vers le Lac de Sainte-Croix sur la commune d’Aiguines et l’autre au nord-est de Canjuers, et “il est presque fixé”, a ajouté le sous-préfet.
Plus grand camp d’Europe occidentale, le complexe militaire de Canjuers est “essentiel pour la préparation opérationnelle des forces françaises” et étend ses 35.000 hectares sur les hauts plateaux du nord varois, selon le ministère des Armées.
Le feu a progressé dans une zone “polluée, c’est-à-dire où il y a des obus et des explosifs non explosés et où pour raison de sécurité les pompiers ne peuvent pas pénétrer”, a précisé le capitaine Pécot. “Il a fallu attendre qu’il sorte de cette zone de tirs pour pouvoir intervenir”, a ajouté Éric de Wispelaere.
Quelque 300 sapeurs pompiers civils et militaires ont été engagés pour éteindre l’incendie qui s’est déclaré vers 09 heures ce samedi matin. Plusieurs avions bombardiers d’eau ont également été déployés.
Un précédent “imbécile” pour l’armée française
Une vague de canicule touche le sud de l’Europe depuis plusieurs jours. Si plusieurs départements français sont en vigilance rouge, le Var n’est pas concerné par cet état de vigilance. Plusieurs zones du département souffrent toutefois de sécheresse.
Ce n’est pas la première fois qu’un événement de ce type se produit dans le Sud de la France. Aux portes de Marseille, en juillet 2009, un énorme incendie provoqué par des tirs d’entraînement avec des balles traçantes – munies d’un dispositif pyrotechnique-, s’était déclaré dans le camp militaire de Carpiagne, au-dessus des calanques.
Le feu, qui avait parcouru quelque 1.300 hectares, s’était propagé dans les collines surplombant la deuxième ville de France, et n’avait été circonscrit qu’au bout de trois jours, faisant deux blessés. Les autorités avaient dénoncé “l’imbécilité du geste” des militaires.
Un légionnaire qui avait ordonné les tirs avait été condamné en 2015 à six mois de prison avec sursis.
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