SCIENCE – Il est de retour, mais ce ne serait pas une simple erreur de laboratoire cette fois-ci. Le 11 février, l’agence sanitaire britannique a mis sous surveillance un recombinant des variants Delta et Omicron, qui fait penser au fameux variant Deltacron qui avait fait parler de lui début janvier.
À l’époque, l’histoire s’était dégonflée d’elle-même: cette nouvelle version du coronavirus étant probablement due à une contamination d’échantillons. Cette fois, cette souche du virus existe bien, mais elle ne doit toujours pas vous alarmer, comme expliqué dans la vidéo en haut de l’article.
D’abord, car si les recombinaisons entre plusieurs variants sont rares, plusieurs ont été enregistrées au moment de l’émergence d’Alpha, de Delta, et maintenant d’Omicron. Mais, comme le rappelle sur Twitter l’épidémiologiste Emma Hodcroft, aucun recombinant n’a réussi à s’imposer pour le moment.
De plus, précise le virologue Tom Peacock, au vu des mutations, il est peu probable que ce “Deltacron” soit très différent du variant Omicron actuel. Il pourrait potentiellement être plus contagieux, mais cela semble être déjà le cas de BA.2, un sous-lignage d’Omicron scruté de près par les chercheurs.
Sans même parler de la question de ces mélanges de variants, il faut surtout se rappeler que si le futur de la pandémie de Covid-19 dépend clairement des mutations à venir du Sars-Cov2, il est très difficile de prédire quel variant s’imposera et pourquoi.
Ainsi, pour le variant Delta, plus de 200 sous-lignages avaient été enregistrés et suivis. L’un d’eux, A.Y.4.2, avait lentement remplacé Delta au Royaume-Uni, mais sans changer la dynamique de l’épidémie… avant d’être balayé par un variant surprise, Omicron.
Pour qu’un variant s’impose véritablement à l’échelle mondiale et fasse basculer l’évolution de la pandémie, il faudrait qu’il soit très avantagé par rapport à Omicron et, surtout, très différent. Car si BA.2 semble avoir un petit avantage sur la forme originale d’Omicron, sa virulence semble similaire, note Tulio de Oliveira, responsable de l’équipe qui a révélé les premières données sur Omicron en novembre dernier.
S’il est nécessaire pour les autorités de santé d’analyser au maximum les mutations du coronavirus et les divers lignages, il ne faut pas tomber dans le “variant porn”, cette fascination alarmiste et souvent trompeuse.
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