L’étude menée en collaboration avec l’Université de Tohoku par l’Agence japonaise d’exploration spatiale (JAXA) devait permettre de tester les effets de la protéine Nrf2. Cette protéine fonctionne comme un régulateur des capacités d’adaptation face à divers stress environnementaux. Elle permet notamment de prévenir l’apparition de diverses maladies, dont le cancer et certaines complications liées au diabète.
Parmi les douze souris envoyées sur la Station spatiale internationale (ISS), la moitié avaient été génétiquement modifiées pour être privées de la protéine Nrf2. Les six autres n’avaient pas été altérées. Embarquées sur le lanceur Falcon de SpaceX, elles ont passé la bagatelle de 31 jours dans l’espace.
Une précédente étude avait montré que passer du temps dans l’espace pouvait provoquer des problèmes de santé chez l’homme comme chez le rongeur. On observait une perte de densité osseuse ainsi que des dysfonctionnements immunitaires, conséquence de plusieurs facteurs comme la microgravité ou une exposition accrue aux radiations. Ces changements correspondent au processus de vieillissement que l’on connaît sur Terre sauf qu’il est ici accéléré. Le vol spatial est donc une occasion en or pour les chercheurs d’étudier ce phénomène.
Parmi les souris qui ont fait le voyage, le groupe ne disposant pas de la protéine Nrf2 a subi des transformations. Par exemple, certains composants de leur sang ont connu des modifications similaires à celles du sang humain soumis au vieillissement. Dans l’autre groupe, celui avec la protéine Nrf2, les souris n’ont pas subi trop de changements. Le jour du décollage depuis la Terre, toutes les souris étaient en forme et prenaient du poids. Une fois dans l’espace, celles qui n’avaient pas la protéine Nrf2 ont cessé de grossir alors que les deux groupes de souris mangeaient et buvaient les mêmes quantités de nourriture et d’eau.
Les chercheurs pensent que la Nrf2 pourrait permettre de réduire les effets de certains stress liés au voyage spatial et, probablement, au phénomène du vieillissement.
« Les résultats montrent l’importance du rôle que joue la Nrf2, notamment le fait qu’elle réduit l’impact du stress dû au voyage spatial », explique Masayuki Yamamoto, professeur de biochimie médicale au sein de l’Université de Tohoku, au site Kyodo News.
En plus des bénéfices que cela pourrait avoir pour les astronautes qui subissent des détériorations physiques lors de leurs voyages dans l’espace, cette découverte ouvre tout un tas de possibilités puisque la protéine Nrf2 pourrait permettre de ralentir le phénomène du vieillissement. Les scientifiques espèrent que cela pourra permettre de créer de nouveaux médicaments pour traiter des maladies liées à l’âge comme Alzheimer, la démence ou le diabète.
Les efforts pour tenter de prolonger la vie des êtres humains se déploient dans une industrie qui pourrait peser environ 610 milliards de dollars d’ici à 2025. En plus des souris, les recherches portent sur des technologies plus extrêmes comme la cryogénisation ou les prothèses bioniques.
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