Voici ce que ressent votre corps quand vous êtes au chômage
Votre esprit et votre corps vous envoient des signaux qui indiquent que cette mise au chômage vous touche davantage que vous ne le pensez.
Vous n’arrivez plus à dormir ou vous dormez trop
Selon Kristin Bianchi, psychologue au Center for Anxiety and Behavior Change, dans le Maryland, ils peuvent se manifester par des difficultés d’endormissement, un sommeil trop léger ou trop bref,
Il n’est pas grave de souffrir d’insomnies pendant une ou deux nuits mais, si le problème devient récurrent, il faut le prendre en compte. “Quand les troubles persistent sur la durée, ce n’est pas normal”, poursuit-elle.
Le stress que vous ressentiez au travail ne vous quitte pas une fois que vous avez été congédié. Patricia Haynes, maîtresse de conférences au département des sciences de promotion de la santé de l’université de l’Arizona, a mené des recherches sur les conséquences sanitaires à long terme des sources de stress professionnelles pendant le chômage. L’une des études a démontré que les personnes dont les sources de stress les freinent dans le bon déroulement de leur activité, telles que l’insécurité ou les problèmes d’organisation, ont plus de chances de souffrir d’insomnie une fois au chômage.
“Plus on nous rapportait d’obstacles – d’ordre politique ou hiérarchique, par exemple, toutes ces choses qui empêchent de se sentir bien au travail – plus la probabilité de souffrir d’insomnie longtemps après le licenciement était élevée”, indique-t-elle.
Votre santé mentale se détériore
Kristin Bianchi indique qu’il existe deux signes caractéristiques de la dépression chez les chômeurs: un faible intérêt pour les activités auxquelles ils s’adonnaient auparavant, et un moral en berne la majeure partie du temps sur une période de deux semaines. “Cela peut s’apparenter à de la tristesse, à une déprime, ou même à de la colère et de l’irritabilité.”
Changement de votre personnalité et mauvaise humeur généralisée
Sur les 6 769 adultes allemands ayant participé à cette étude, composée de tests de personnalité étalés sur quatre ans, ceux qui avaient perdu leur emploi au cours de l’expérience rapportaient une forte variation de leur amabilité, comparés à ceux qui avaient conservé leur emploi. Chez les femmes, chaque année voyait une baisse de l’affabilité. Les hommes disaient être plus agréables pendant les deux premières années, puis devenir de plus en plus irritables.
Pour les chercheurs, ces évolutions sont peut-être dues au changement de perspective qui se produit après une longue période d’inactivité. “Les premiers mois, ces personnes sont souvent incitées à se montrer amènes, dans le but de plaire aux recruteurs ou à leur entourage. Mais quand la situation s’installe, ces encouragements peuvent faiblir”, avancent les auteurs de l’étude.
Douleurs, migraines et l’estomac barbouillé
Le cerveau et le ventre communiquent constamment, ce qui explique que le stress causé par la perte d’emploi se traduise parfois par des troubles digestif. “Les symptômes gastro-intestinaux apparaissent souvent en cas d’anxiété. On nous fait souvent part de maux d’estomac ou d’autres problèmes de ce genre, ou encore de migraines et de douleurs musculaires”, détaille Kristin Bianchi.
Votre appétit n’est plus le même
«Quand on a l’impression de n’avoir pas grand-chose qui compte, ni salaire ni travail, la routine peut devenir un élément sur lequel s’appuyer»
– Lisa Orbé-Austin, psychologue
Quelques techniques pour ne pas perdre pied pendant une période de chômage
“Quand on a l’impression de n’avoir pas grand-chose qui compte, ni salaire ni travail, la routine peut devenir un élément sur lequel s’appuyer”, poursuit notre spécialiste.
Du point de vue de Patricia Haynes, il peut être intéressant pour les personnes au chômage de se lever chaque jour à la même heure, de prendre des repas complets et de développer une routine personnelle.
Lancez-vous dans une nouvelle activité. Quand on perd son travail et que la recherche d’emploi stagne, on a parfois la sensation d’être inutile et que rien ne change, quoi que l’on fasse, suggère Kristin Bianchi. Pour lutter contre ce sentiment, il est important d’organiser des activités qui apportent du plaisir, donnent l’impression de contrôler les choses ou d’être efficace.
« Ça aide à se sentir mieux, et surtout, à rappeler qu’on sait faire des choses et qu’on peut continuer à vivre, même si, pour le moment, on n’a pas de vie professionnelle. On gagne ainsi en résilience.”
Évitez de voir tout en noir. Quand on se sent mal, on oublie parfois de voir le positif, précise notre experte. “Nos patients ont souvent tendance à ignorer les choses qui vont bien et à se concentrer sur les expériences négatives et les déceptions.”
Une méthode très concrète pour combattre cette distorsion de la réalité est de faire l’inventaire de toutes les actions qui nous rendent fiers. ”Ça peut être des choses que vous avez faites de votre propre chef ou des événements agréables”, ajoute Kristin Bianchi. Lorsqu’on vous fait un compliment ou qu’un proche prend de vos nouvelles, vous avez la preuve que vous avez créé une relation qui se porte bien.
Rappelez-vous toutes les bonnes choses qui vous sont arrivées et que vous avez faites, pour “renforcer et conserver une image positive, même en l’absence d’un élément qui participe souvent à nous définir”, conclut-elle.
Cet article, publié sur le HuffPost américain, a été traduit par Maëlle Gouret pour Fast ForWord.
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