C’est un échange-type que l’on entend souvent, très souvent, en début de semaine. Question : “comment ça va ?” Réponse : “comme un lundi”. Comme un lundi, ça veut dire, bon pas trop. Comme un jour où l’on repart pour une semaine de travail.
Ah le travail. La musique populaire est remplie d’airs sur le travail. “Le travail, c’est la santé”, oui “mais rien faire c’est la conserver”, selon Henri Salvador. Au “je ne veux pas travailler” de Guillaume Appolinaire, mis en chanson par Pink Martini, répond le “Faut que je travaille” de Princess Erika. Pas plus convaincu que ça.
“Vous ne détestez pas le lundi, vous détestez la domination au travail” : c’est le titre du dernier essai de Nicolas Framont, sociologue, rédacteur en chef de Frustration Magazine et auteur de “Parasites”, édité, comme ce dernier ouvrages, par Les liens qui libèrent. Pourquoi le mal-être au travail s’amplifie-t-il ? Jusqu’où le gouvernement et le patronat iront-ils pour décourager les arrêts maladie, les ruptures conventionnelles et les démissions, qui symbolisent une sorte de défiance vis-à-vis du salariat, très perceptible chez les plus jeunes. La valeur travail est-elle vraiment ancrée au sein des classes populaires ? Et le “droit à la paresse” n’est-il pas une revendication de bobos déconnectés ? Entretien avec Théophile Kouamouo.
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