Wauquiez compare Macron à un « dictateur » puis « retire » ses propos
“Dans cette campagne, faites attention, avait déclaré en début d’après-midi l’ancien patron de LR. Tout est fait pour que vous n’ouvriez pas les yeux.” Citant le Covid-19 et la guerre en Ukraine, Laurent Wauquiez, en déplacement à Chartres (Eure-et-Loir) avec Valérie Pécresse, a ajouté: “Emmanuel Macron est le modèle d’un président de la République tout à la fois monarchique et dictateur.”
Une référence à la lettre aux Français d’Emmanuel Macron pour annoncer sa candidature à la présidentielle. Le chef de l’Etat sortant dit y regretter de ne pas pouvoir “mener campagne comme je l’aurais souhaité en raison du contexte”. Actuel président du Conseil de l’UE, il s’est investi dans un rôle de quasi-médiateur dans la crise en Ukraine, retardant l’annonce de sa candidature jusqu’au dernier moment. Ce qui lui a valu des critiques de l’opposition.
“J’ai d’abord l’obsession que la phase aiguë de l’épidémie et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous”, avait-il avancé dans La Voix du Nord début février, trois semaines avant le début de l’offensive russe en Ukraine.
“Bêtise et outrance”
Les propos de Laurent Wauquiez ont immédiatement été critiqués. Qualifiant la déclaration de l’élu de “pathétique”, Jérôme Guedj, conseiller régional PS d’Île-de-France, a estimé qu’il “n’honore pas le débat démocratique que nous appelons tous de nos vœux, projet contre projet”. “Nous avons la chance de vivre en démocratie, galvauder les termes, c’est mépriser le peuple de France”, a-t-il ajouté.
Même réaction outrée du député du groupe MoDem et Démocrates apparentés Bruno Millienne. Sur Twitter, il a affirmé que “dire cela est indigne, encore plus dans le contexte actuel”. “Mais quand en plus ça vient de celui qui attend juste la chute de sa candidate pour finir le rapprochement avec ceux qui glorifiaient Poutine il y a encore quelques jours, c’est totalement indécent”, a continué le député.
Pour le délégué général de LREM Stanislas Guérini, “heureusement que les Ukrainiens n’écoutent pas Monsieur Wauquiez. Bêtise et outrance”.
Valérie Pécresse, elle-même, a semblé vouloir nuancer les propos de Laurent Wauquiez, sans le nommer, quelques minutes après l’intervention de ce dernier. En commençant son discours, la candidate LR a tenu à avoir “une pensée pour nos frères d’Ukraine qui se battent […] contre le pouvoir autoritaire du dictateur Vladimir Poutine”. Elle a également appelé à la “responsabilité” et au “devoir de dignité” de tous les candidats à la présidentielle.
En réaction à la polémique survenue “lors d’un échange sur le rôle des élus locaux”, Laurent Wauquiez s’est justifié sur le fond en soulignant avoir voulu décrire “l’exercice solitaire et autoritaire du pouvoir par Emmanuel Macron pendant son quinquennat”.
“Retirant” le terme de dictateur, il souligne que son usage “dans le contexte actuel […] n’était pas adapté”. Valérie Pécresse se serait sans doute bien passé de cet épisode.
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