Réélection fracassante de Zoran Milanovic
Lors des élections présidentielles croates, Zoran Milanovic, le président sortant, a remporté une victoire écrasante le 12 janvier 2025, avec plus de 74 % des voix au second tour. Son concurrent, Dragan Primorac, n’a obtenu qu’environ 26 %. Ce résultat constitue un camouflet pour le parti de droite, l’Union démocratique croate (HDZ), dirigé par le premier ministre Andrej Plenkovic. Cette réélection est marquée par un score particulièrement élevé, le plus grand depuis l’indépendance de la Croatie en 1991.
Une performance impressionnante malgré des enjeux complexes
Zoran Milanovic avait frôlé la victoire dès le premier tour avec près de 49 % des voix. Malgré un taux de participation de près de 44 % à ce second tour, sa réélection est perçue comme un rejet des pratiques du HDZ, surtout après un récent scandale de corruption. Ce succès souligne les difficultés du gouvernement actuel alors que la Croatie fait face à des défis tels qu’une inflation élevée et une corruption endémique.
Un message fort à la population
Dans son discours de victoire, Milanovic a remercié ses partisans et a interprété ce résultat comme une reconnaissance de son travail de cinq ans. Il a également évoqué un message clair des électeurs, visant à faire entendre leurs préoccupations aux dirigeants. Son discours a été une affirmation de soutien à ses principes politiques, même si les pouvoirs présidentiels sont limités.
Critiques à l’égard de l’Union européenne
Milanovic s’est illustré par sa critique ouverte des institutions européennes, qu’il considère comme « autocratiques et non représentatives ». En tant qu’ancien premier ministre de gauche, il se positionne comme un contrepoids symbolique à un gouvernement dominé par le HDZ. Son style politique lui a permis d’attirer un électorat varié, allant même jusqu’à capter des voix de droite.
Un défi pour Dragan Primorac
Dragan Primorac, ancien ministre et candidat conservateur, a tenté de capitaliser sur des thèmes de patriotisme et de valeurs familiales. Cependant, son manque de charisme et l’absence de réponse aux préoccupations des jeunes Croates, telles que le logement et le coût de la vie, ont freiné son élan. Malgré ses efforts pour communiquer un programme ambitieux, il n’a pas réussi à mobiliser efficacement son électorat.
La dynamique politique en Croatie
Les jeunes électeurs, quant à eux, se sont montrés largement désillusionnés par la campagne électorale, regrettant l’absence de sujets cruciaux. En s’opposant à des décisions concernant le soutien militaire à l’Ukraine, Milanovic a été qualifié de « marionnette prorusse » par ses détracteurs, mais il a riposté en affirmant que défendre la démocratie implique d’écouter celles et ceux qui ont des opinions divergentes. Son retour sur le devant de la scène politique annonce des lendemains potentiellement mouvementés pour la Croatie.
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