Encadrée par un important dispositif policier, l’évacuation et la mise à l’abri des exilés vers différents centres d’accueil et gymnases d’Ile-de-France a débuté vers 7H00. Des migrants s’acheminaient dans le calme vers des bus, dans une opération conjointe de la préfecture de police de Paris, de la préfecture de la région Ile-de-France et de Seine-Saint-Denis.
Selon les autorités, 26 centres en Île-de-France vont être ouverts pour accueillir ces personnes qui seront par ailleurs toutes testées au Covid-19.
“Ces camps ne sont pas acceptables” a déclaré à la presse le préfet de police de Paris, Didier Lallement. “Cette opération a lieu pour faire en sorte que les personnes en situation régulière soient mises à l’abri et celles en situation irrégulière n’ont pas vocation à rester sur le territoire”, a expliqué le préfet.
Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a salué cette opération.
Sur mon instruction, la @prefpolice procède ce matin à l’évacuation d’un campement illicite de 2000 personnes vivant dans des conditions sanitaires déplorables à #SaintDenis.
Merci aux forces de l’ordre mobilisées et aux agents de la @prefet75_IDF qui assurent leur mise à l’abri— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 17, 2020
“C’est vraiment le pire campement qu’on ait vu depuis plusieurs années”, explique Alix Geoffroy, chargée de programme CEDRE-Secours catholique, se demandant si le prochain ne sera pas “encore plus éloigné de Paris, loin en banlieue, et plus difficile”.
Le campement insalubre, où plusieurs centaines de tentes étaient installées, est majoritairement constitué d’hommes seuls, essentiellement originaires d’Afghanistan, mais également du Soudan, d’Éthiopie et de Somalie. Beaucoup, majoritairement des demandeurs d’asile, sont auparavant passés par d’autres campements en périphérie de Paris, successivement démantelés, mais qui se recréent un peu plus loin, en banlieue nord.
Une trentaine d’associations et collectifs (Cimade, Secours catholique, Solidarité Migrants Wilson…) dénoncent “un cycle sans fin et destructeur”.
“Depuis cinq ans, les évacuations se sont répétées, malgré les dysfonctionnements du système d’hébergement qui les accompagne (…). Aujourd’hui, les autorités continuent d’organiser ces opérations alors que les 65 précédentes ont prouvé qu’elles étaient inefficaces, et que leur seul effet était de disperser les personnes”, ont écrit les associations dans un communiqué.
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