Plus globalement, c’est sa stratégie en matière de recherche en santé que le chef de l’État va dessiner dans un discours annoncé pour la mi-journée depuis l’hôpital parisien Necker-Enfants malades. Avec une idée en tête: conforter nos forces et corriger nos faiblesses révélées par la crise du coronavirus, selon les différentes expressions employées par le chef de l’État au cours de ses “adresses aux Français.”
“Nous voulons partir de l’actualité et tirer le bilan de nos forces et de nos faiblesses pour se projeter vers l’avenir”, nous confirme l’entourage du président sur la philosophie de ce rapprochement entre l’ANRS et REACTing. Une façon, surtout, pour Emmanuel Macron, de favoriser, à l’avenir, l’entente et la coopération entre les innombrables agences sanitaires et autres consortiums de recherche.
“Faire mieux sur les pathologies émergentes”
Et comme “le monde d’après” va se construire sur la fin de la pandémie de coronavirus, Emmanuel Macron entend bien mettre le paquet sur les maladies émergentes et infectieuses. C’est sur ce secteur que la nouvelle agence concentrera ses efforts.
“Les activités de l’ANRS et de REACTing vont se poursuivre. L’idée de cette convergence est de trouver des synergies pour faire mieux et de manière plus efficientes sur les pathologies émergentes”, explique l’Elysée en insistant sur la ressemblance des “modalités” d’action entre les deux entités.
En clair, elles ont actuellement le même rôle, et travaillent sur des zones de recherche qui se rejoignent. Dans le détail, l’ANRS, créée en 1988 a pour mission d’animer la recherche anti-VIH, hépatites, tuberculose et infections sexuellement transmissibles. Même chose pour le consortium de laboratoires REACTing, créé par l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) en 2013, mais sur les menaces infectieuses émergentes comme Ebola, Zika ou le Covid-19.
Les agences n’ont pas attendu l’exécutif pour commencer cet effort de synergie. Elles se sont notamment rapprochées en juin dernier pour créer “une task force” dédiée à la recherche anti-Covid “au sud”, dans les pays à faible revenu. La décision d’Emmanuel Macron vient donc enfoncer le clou d’une coopération déjà à l’oeuvre.
Un “Paris santé campus” au Val-de-Grâce?
Mais il ne compte s’arrêter là. Outre cette nouvelle agence, qui pourrait voir le jour dès le 1er janvier 2021, le chef de l’État devrait -selon nos informations- lever le voile sur le futur de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce fermé à l’été 2016. Alors que certains responsables politiques ou médecins réclamaient sa réouverture à cor et à cri pour prendre en charge des malades du Covid, Emmanuel Macron veut en faire, dans sa logique de synergie, un “Paris santé campus” dédié au versant numérique de sa stratégie de recherche.
L’idée serait de rapprocher, des organismes publics comme l’APHP ou le CNRS et des partenaires privés dans un même lieu physique, le Val-de-Grâce à terme, en 2028, après plusieurs années de travaux.
Le but? “Créer un environnement qui soit propice à l’innovation technologique et structurer une filière de santé numérique au niveau mondial”, nous précise la présidence de la République, en citant comme exemple l’importance d’encourager “les acteurs français et européens à développer des intelligences artificielles” pour que nos données de santé “restent dans l’Union européenne” et ne se perdent pas dans des logiciels étrangers.
Et cela n’attendra pas la réhabilitation du Val-de-Grâce. L’entourage d’Emmanuel Macron précise que “Paris santé campus” verra le jour dès 2021, lorsqu’un lieu aura été choisi pour accueillir les premières équipes sanitaires puis les premières startups. Reste plus, désormais, qu’à trouver les partenaires privés pour financer la moitié de ce projet, soit 200 des 400 millions d’euros prévus.
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