“C’est avec une grande tristesse que je dois annoncer que David Cornwell, connu dans le monde sous le nom de John le Carré, est décédé après une courte maladie (non liée au Covid-19) en Cornouailles samedi soir, le 12 décembre 2020. Il avait 89 ans. Nos pensées vont à ses quatre fils, à leurs familles et à sa chère épouse, Jane”, a indiqué Jonny Geller, PDG du groupe Curtis Brown, agence artistique basée à Londres.
Le roman, vendu à plus de 20 millions d’exemplaires dans le monde, raconte l’histoire d’Alec Leamas, un agent double britannique, passé en Allemagne de l’Est. Son adaptation au grand écran, avec Richard Burton dans le rôle-titre, marque le début d’une longue collaboration avec le cinéma et la télévision.
La carrière de John le Carré comme agent secret avait été ruinée par l’agent double britannique Kim Philby qui avait révélé la couverture de nombreux de ses compatriotes au KGB. John Le Carré -David Cornwell, de son nom véritable- avait alors dû démissionner du MI6.
“Grand esprit”
John Le Carré a écrit vingt-cinq romans et un volume de mémoires, “The Pigeon Tunnel” (2016). Il a vendu au total plus de soixante millions de livres dans le monde.
“Nous avons perdu une grande figure de la littérature anglaise”, a déclaré son agent, louant son “grand esprit”, sa “gentillesse”, son “humour” et son “intelligence”. Le roi du roman d’horreur, l’américain Stephen King, a déploré sur Twitter la mort d’un “géant littéraire” et “esprit humanitaire”. L’écrivain et historien britannique Simon Sebag Montefiore s’est dit sur le même réseau social “bouleversé” par la mort d’un “titan de la littérature anglaise”.
John Le Carré était devenu célèbre dans le monde entier après la parution de “L’Espion qui venait du froid”. Le manuscrit avait été autorisé par les services secrets qui avaient conclu qu’il s’agissait d’une oeuvre de “pure fiction du début à la fin”, avait écrit John Le Carré en 2013 dans le quotidien The Guardian. Mais la presse avait eu une toute autre opinion, racontait-il, décidant que ce récit n’était “pas simplement authentique mais était une sorte de message révélateur venu de l’Autre Côté”.
Le romancier Robert Harris a décrit Le Carré comme “l’un de ces auteurs qui était non seulement un écrivain brillant mais qui a aussi pénétré la culture populaire -et c’est très rare”. Dans son dernier roman, paru en octobre 2019, l’europhile John Le Carré dressait un portrait sans concessions du Premier ministre Boris Johnson dépeint en “porc ignorant” et qualifiait le Brexit de “folie”.
À voir également sur Le HuffPost: ”Bureau des Légendes”: ce test de recrutement est bien réel à la DGSE