25 ans plus tôt, la vie du jeune Assane Diop a été bouleversée lorsque son père, chauffeur d’un richissime homme d’affaires, est accusé d’un vol qu’il n’a pas commis et meurt en prison. Aujourd’hui devenu père de famille (Ludivine Sagnier joue son ex-compagne), il s’inspire des méthodes et des textes du héros de son enfance pour venger son paternel et traquer ceux qu’il tient pour responsables de ce complot.
Le Arsène Lupin de Maurice Blanc, “c’est La Belle époque, celle du triomphe de la bourgeoisie, des maisons riches remplies d’objets de valeur à dérober”, décrit Jacques Derouard, biographe de l’auteur et coéditeur des aventures lupiniennes. Au fur et à mesure des ouvrages d’ailleurs, “le gentleman cambrioleur devient lui-même un bourgeois”, “très attaché à ses biens” qui “se retire dans sa propriété pour (…) profiter de ses richesses”.
Et si pour le spécialiste, Arsène Lupin est “résolument anarchiste puisqu’il vole des riches qui se montrent impitoyables envers les pauvres”, la version d’Omar Sy évoque bien plus directement la question des inégalités sociales, mais aussi raciales. Au fil des 5 épisodes de 40 minutes de cette première partie disponible ce vendredi 8 janvier, le personnage d’Assane Diop confronte un maître priseur qui a dû mal à croire qu’un homme noir puisse être multimillionnaire, se glisse dans le costume d’un “invisible” homme de ménage au Louvre ou évoque la Françafrique.
“On a des gens qui peuvent être invisibles dans notre société: on ne regarde pas vraiment les mecs qui passent le balai… Et je trouvais important d’en parler dans la série et intéressant que le personnage s’en serve”, explique Omar Sy sur le plateau de l’émission Quotidien. Pour l’acteur de bientôt 43 ans, “le Lupin de Maurice Leblanc est quelqu’un qui a une vision claire de la société dans laquelle il vit. Donc ce personnage-là (en 2021, NDLR) doit aussi faire cette analyse et s’en servir.”
C’est Louis Leterrier, réalisateur français installé à Hollywood (“Le Transporteur”, “Danny the dog”) et proche d’Omar Sy, qui signe les trois premiers épisodes. Et pour les deux amis, l’envie d’injecter à l’histoire cette dimension-là était présente dès les premières discussions. “On se disait: ‘Au ciné, quand tu vois un Noir avec un balai, c’est un balayeur. Et quand il met un costume, c’est un prince, un millionnaire…’ On a utilisé cette espèce de ‘peur de l’homme noir’ comme arme secrète du film”, développe-t-il dans le numéro de janvier 2021 du magazine Première. ”Avec ce ‘Lupin’, on est dans des thèmes forts, actuels”, revendique encore le réalisateur.
Des “thèmes forts, actuels”, dixit le réalisateur de “Lupin”, qui s’intègrent avec justesse (pour ce qu’on en a vu) dans une série qui reste avant tout un divertissement familial, rythmé par une intrigue et des casses joliment mis en scène, et truffé de références à l’œuvre de Maurice Leblanc du vol du collier de la reine à la ville d’Etretat.
La première partie, en 5 épisodes, est disponible depuis ce vendredi 8 janvier sur Netflix. La deuxième partie, en 5 épisodes déjà tournés, n’a pas encore de date de sortie. Et Omar Sy s’est déjà prononcé ”évidemment partant” pour une saison 2.
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“Lupin” avec Omar Sy est une magnifique réinvention du personnage d’Arsène Lupin qui aborde des enjeux sociétaux importants, notamment les inégalités sociales et raciales. La série réussit à allier une intrigue captivante à des réflexions profondes sur notre société, tout en rendant hommage à l’œuvre de Maurice Leblanc. Un vrai succès pour Netflix qui nous offre du divertissement intelligent !