“Les votes par courrier ont été multipliés à cause de la pandémie, il y a des gens qui ont voté trois, quatre fois. C’était la fête là-bas, personne ne peut le nier”, a lancé le dirigeant d’extrême droite lors d’un échange avec quelques-uns de ses partisans, à la sortie du palais présidentiel d’Alvorada, à Brasilia.
“C’est ce manque de confiance qui a provoqué tous les problèmes auxquels nous assistons là-bas”, a-t-il résumé, sans citer directement les violences de mercredi à Washington, quand des manifestants pro-Trump ont envahi le Capitole, siège du Congrès des États-Unis.
Mercredi soir, il s’était déjà refusé à tout commentaire à ce sujet. “J’ai tout suivi. Vous savez que je suis lié à Trump, donc vous connaissez ma réponse. Il y a beaucoup de dénonciations de fraudes”, avait-il affirmé, à contre-courant des condamnations quasi unanimes de l’assaut du Capitole dans le monde entier.
Ce jeudi, le ministre des Affaires Etrangères du Brésil, Ernesto Araujo, a déclaré sur Twitter que cette intrusion était “regrettable” et “condamnable”, mais qu’il fallait “enquêter sur la participation d’éléments infiltrés”.
“La fraude existe”
“Il faut arrêter de qualifier de fascistes les bons citoyens qui manifestent contre le système politique”, a-t-il poursuivi, ajoutant que, selon lui, “une grande partie du peuple américain se sent agressée et trahie par sa classe politique”.
Le président Bolsonaro a également averti ce jeudi que son pays aurait “un problème encore pire qu’aux États-Unis” s’il continuait à utiliser le système de vote avec des urnes électroniques à la présidentielle de 2022.
“La fraude existe”, a-t-il insisté, réitérant que, selon lui, il aurait été élu dès le premier tour en 2018 sans de supposées irrégularités dont il n’a jamais fourni la preuve.
De nombreux spécialistes craignent que le président Bolsonaro ne suive l’exemple de son homologue américain Donald Trump en contestant jusqu’au bout la légitimité du scrutin en cas de défaite lors de sa quête de réélection en 2022.
“Trump vient d’écrire le scénario pour Bolsonaro en 2022”, a écrit le journaliste politique Igor Gielow dans le quotidien de référence Folha de S. Paulo.
Johnson et Netanyahu prennent leurs distances
Jair Bolsonaro est bien l’un des derniers dirigeants mondiaux à soutenir ouvertement Donald Trump. Après l’assaut du Capitole, deux grands alliés du président américain ont pris ouvertement leurs distances.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a condamné “sans réserve” l’attitude de Donald Trump pour avoir encouragé les violences au Capitole.
“Toute ma vie, l’Amérique a représenté des choses très importantes: une idée de la liberté et une idée de la démocratie”, a déclaré ce jeudi le dirigeant britannique, qui entretenait de bonnes relations avec le président républicain, partisan comme lui du Brexit. Il a estimé que Donald Trump avait “totalement tort” quand il a “encouragé les gens à envahir le Capitole” et “sans cesse jeté le doute sur le résultat d’une élection libre et juste”.
Quant à Boris Netanyahu, celui-ci a estimé que “le saccage du Capitole hier était un acte scandaleux et devait être vigoureusement condamné”.
“La démocratie américaine m’a toujours inspiré”, a poursuivi le Premier ministre israélien, ajoutant n’avoir “aucun doute” sur le fait qu’elle “triompherait, elle l’a toujours fait”.
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