Prévu du 5 au 25 juillet dans la Cité des Papes, le festival de théâtre, le plus prestigieux au monde avec celui d’Edimbourg, n’a pas réduit la voilure pour cette année malgré les incertitudes liées aux jauges et au flux des festivaliers.
Il a assuré qu’il “n’envisageait pas d’annulation ni de report”.
Se disant “raisonnablement optimiste”,Olivier Py, qui travaille avec la préfecture, la municipalité d’Avignon et le ministère, a indiqué à l’AFP que le festival travaillait sur trois scénarios.
“Le premier serait une jauge normale, et on a encore le droit de l’espérer, le second serait un festival avec une jauge réduite et le troisième serait la possibilité d’une jauge réduite seulement pour les lieux fermés mais normale pour les lieux à ciel ouvert”, a-t-il expliqué.
“Nous serons prêts avec une jauge à 50%, à 70% ou à 100%”, a encore souligné le directeur. “Il y aura 30 représentations en plus, et donc 20.000 places de plus que d’habitude à la vente; c’est un festival vraiment exceptionnel qu’on propose cette année”, a-t-il ajouté.
“La saison se tiendra et elle nous émerveillera”
Dans une vidéo enregistrée avant son hospitalisation et diffusée lors de la conférence de presse, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, testée positive au Covid-19, a dit ne pas douter de la tenue du festival. “La saison se tiendra et elle nous émerveillera. Je formule le vœu que cette 75e édition sera celle du jeu théâtral retrouvé (…) je m’en régale par avance”, a-t-elle dit.
Au programme ―qui compte pour la première fois 46,5% de femmes porteuses de projets―, sont prévus 46 spectacles, avec notamment Isabelle Huppert attendue dans la prestigieuse Cour d’honneur du palais des Papes, où “La Cerisaie” de Tchekhov sera mis en scène par le Portugais Tiago Rodrigues.
Pour cette édition, placée sous le thème du “souvenir de l’avenir”, la Cour d’honneur a été entièrement rénovée, avec un nouveau gradin et une nouvelle scène, a précisé Olivier Py, dont c’est l’avant-dernière édition.
La programmation, très fournie, est un éventail de spectacles “qui répondent à la situation actuelle, avec “des utopies, des dystopies et des spectacles post-apocalyptiques”, précise Olivier Py à l’AFP.
Parmi les invités figurent la metteuse en scène brésilienne engagée Christiane Jatahy qui montera un spectacle sur une femme qui fuit le fascisme, d’après le film de Lars Von trier “Dogville”, l’artiste espagnole Angélica Liddell qui traitera une pièce sur le matador légendaire Juan Belmonte ou encore la Belge Anne-Cécile Vandalem qui va conter “l’échec d’une utopie”, “un monde en train de disparaître que les plus jeunes devront réinventer”.
Côté danse, différentes générations et horizons de la danse contemporaine seront au rendez-vous, de la Française Maguy Marin à l’Espagnol Marcos Morau à qui a été confiée la deuxième Cour d’honneur. Sont prévues également des lectures avec les acteurs Omar Sy et Fabrice Luchini et le sociologue et philosophe Edgar Morin qui fêtera ses 100 ans en juillet.
Le Festival d’Avignon, dit le “in”, a été fondé en 1947 par Jean Vilar. Parallèlement, le “Off”, qui rassemble chaque année près de 1.500 spectacles, s’est dit également “optimiste” pour cet été. Sébastien Benedetto, président de l’association qui gère l’évènement (mais qui contrairement au “in” ne donne pas la ligne de programmation), a indiqué à France Culture qu’il faudra “probablement réduire le nombre de représentations” .
Les retombées économiques des deux festivals sur la Cité des Papes sont estimées aux alentours de 100 millions d’euros.
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