Ces feux, qui ont provoqué de gigantesques incendies dans l’Arctique en 2020, sont capables de brûler sous terre et sous une couche de neige pendant l’hiver et de ressurgir en été.
Des chercheurs ont utilisé des données satellites pour retracer la saison des incendies en Alaska et dans le nord-ouest du Canada sur une période de 17 ans. Il en ressort que des températures extrêmes l’été et une saison intense d’incendies permettent à certains feux de pénétrer dans le sol des tourbières riche en carbone, qui les alimente pendant l’hiver.
Le rôle fourbe de la neige
“Quand les gens pensent aux feux de forêt, ils pensent à des arbres qui brûlent”, indique Sander Veraverbeke, de l’université libre d’Amsterdam et co-auteur de l’étude. “Mais dans ces zones du Grand Nord, dans les forêts boréales, environ 90% du carbone émis vient du sol”.
La neige joue aussi un rôle d’isolant, poursuit-il. Selon cette étude, ces feux “zombies” restent relativement rares et ont contribué à 0,8% des zones brûlées entre 2002 et 2018. Mais cela varie fortement en fonction des températures estivales, avec un chiffre qui a grimpé à 38% des zones brûlées une année.
Cela suggère que le phénomène pourrait s’aggraver avec le réchauffement climatique, selon les chercheurs. Les températures augmentent plus vite dans les régions polaires que dans d’autres zones du globe. L’Arctique dans son ensemble a connu sa deuxième année la plus chaude jamais mesurée en 2020, à 2,2° au-dessus de la moyenne 1981-2020.
Pour Sander Veraverbeke, prévoir où ces feux “zombies” vont émerger, en se basant sur les incendies de l’année précédente, permettrait de mieux les combattre.
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