Le camp conservateur de la CDU-CSU recueille 24,1% des voix, le plus mauvais résultat de son histoire, tandis que les Verts arrivent en troisième position avec 14,8% suivis par le parti libéral FDP avec 11,5%.
Reste que la période qui s’ouvre reste incertaine. Le SPD n’est pas le seul à avoir revendiqué dès dimanche soir la chancellerie. Dans la soirée, Armin Laschet à la tête des conservateurs a lui aussi annoncé revendiqué la formation d’une nouveau gouvernement, malgré le recul de son parti.
Dès lundi matin, les directions des différents partis susceptibles d’entrer dans une future coalition se réunissent à Berlin et devraient donner des indications sur les alliances qu’elles envisagent.
Au-delà, tout reste à faire dans le pays. Car en Allemagne ce ne sont pas les électeurs qui élisent directement le chef du gouvernement mais les députés, une fois constituée une majorité.
Une situation jamais vue depuis les années 50
Cette dernière est cette fois particulièrement compliquée à constituer car elle doit réunir trois partis – du jamais-vu depuis les années 1950 – du fait d’un émiettement des suffrages.
“La partie de poker commence”, constate le magazine Der Spiegel. Car “après le vote, les questions essentielles restent ouvertes: qui sera chancelier? Quelle coalition va gouverner le pays à l’avenir”, pointe-t-il.
Pour les sociaux-démocrates, les choses sont claires: “Ce qui est certain, c’est que de nombreux citoyens” ont voté SPD car “ils veulent un changement de gouvernement et aussi parce qu’ils veulent que le prochain chancelier s’appelle Olaf Scholz”, a déclaré cet homme de 63 ans.
Le hic: son rival de centre-droit, malgré un résultat “décevant”, n’est pas disposé à rejoindre les bancs de l’opposition: “Nous ferons tout ce que nous pouvons pour construire un gouvernement dirigé par l’Union” CDU-CSU, a assuré le candidat chrétien-démocrate.
Un gouvernement avant Noël?
En Allemagne, les discussions pour former un nouvel exécutif relèvent des seuls partis politiques.
À l’issue du précédent scrutin de 2017, l’actuelle grande coalition n’avait pu être formée que plus de six mois plus tard, entraînant une paralysie politique en Allemagne, notamment sur les questions européennes. Toutefois, aussi bien le SPD que le centre-droit ont dit viser une conclusion avant Noël. Y parviendront-ils?
“L’Allemagne prendra la présidence du G7 en 2022”, a rappelé Armin Laschet, et c’est pourquoi un nouveau gouvernement doit “venir très rapidement”.
Dans la configuration actuelle, plusieurs solutions sont possibles pour une majorité au Bundestag, qui comptera un record de 735 députés, soit 137 de plus qu’il y a quatre ans selon la commission électorale.
Le SPD, avec 206 députés, pourrait ainsi s’allier avec les Verts, arrivés troisièmes du scrutin avec 14,8% (118 députés), et les libéraux du FDP, un parti de droite qui a recueilli 11,5% (92 sièges). Alternativement, ce sont les conservateurs (196 sièges) qui pourraient gouverner avec les Verts et le FDP.
Selon un sondage de Yougov publié dans la nuit de dimanche à lundi, une majorité des électeurs favorise la première option. Et 43% d’entre eux estiment qu’Olaf Scholz doit devenir le prochain chancelier de la première économie européenne.
À voir également sur Le HuffPost: Élection en Allemagne: Les bavarois ne s’habillent pas comme vous quand ils vont voter