La tradition, ça n’est pas forcément bon
Nous sommes enclins à diaboliser certains produits de conception plus récente, non en raison de leurs impacts avérés sur la santé ou de leur qualité nutritionnelle, mais simplement parce qu’ils ne sont apparus sur nos tables qu’au cours du 20e siècle ou parce qu’ils sont associés au grignotage.
La nouveauté diabolisée
Ainsi, beaucoup seront étonnés d’apprendre que les chips natures, aliment transformé noté B à D dans le nutri-score selon leur composition, contiennent en moyenne quatre fois moins de sel que le saucisson (nutri-score E et aliment ultra-transformé). Les cacahuètes, avec leur nutri-score A à C, contiennent au moins quatre fois moins de sel, trois fois moins d’acides gras saturés et 40% de protéines en plus que le roquefort (nutri-score E).
Enfin, il est tout à fait probable que le “verre de vin quotidien” tant vanté dans le passé fasse plus de mal que de bien à son consommateur. Il serait absurde de conseiller de boire du soda plutôt que de l’eau, mais ces boissons sucrées, absorbées en même quantité, ne sont pas aussi dangereuses que ne le sont nos alcools, traditionnels ou non.
L’essentiel: la composition du produit
L’ancienneté et les savoir-faire développés dans la production de ces aliments n’ont cependant pas autant d’importance que la nature de ces produits: fruits, légumes, légumineuses. Or, malgré des recommandations sanitaires très claires depuis des décennies, nous sommes encore bien loin de consommer suffisamment ces aliments riches en vitamines et en fibres (seulement 13% de la population atteint l’apport journalier recommandé). Les légumineuses, par exemple, longtemps bases de l’alimentation française, sont à la fois riches en minéraux et en fibres, apportent rapidement la satiété et permettent de varier notre apport protéique.
Le nutri-score donne une information claire et fiable pour orienter le consommateur. Cette classification qui a fait ses preuves se concentre sur l’essentiel: la composition du produit. Son rôle n’est ni d’inciter à la préservation du patrimoine gastronomique français ni de veiller aux intérêts économiques des entreprises qui l’exploitent.
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