Cette déclaration commune sera adoptée par plus de cent pays abritant 85% des forêts mondiales, dont la forêt boréale du Canada, la forêt amazonienne au Brésil ou encore la forêt tropicale du bassin du Congo.
L’initiative, qui bénéficiera d’un financement public et privé totalisant 19,2 milliards de dollars (16,5 milliards d’euros), est essentielle pour parvenir à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, selon le Premier ministre britannique, Boris Johnson.
“Ces formidables écosystèmes fourmillant -ces cathédrales de la nature- sont les poumons de notre planète”, au centre de la vie de communautés tout en absorbant une part importante du carbone injecté dans l’atmosphère, doit-il dire ce mardi selon ses services.
Les forêts “sont essentielles à notre survie même”, doit-il ajouter. Pourtant, elles sont en train de reculer au “rythme alarmant” de 27 terrains de football chaque minute.
Avec cet engagement “sans précédent”, qui permettra notamment de restaurer les terres dégradées, de lutter contre les incendies et soutenir les communautés autochtones, “nous aurons la chance de finir la longue histoire d’une humanité conquérante de la nature pour devenir son gardien”, selon lui.
Parmi les signataires figurent le Brésil et la Russie, pays pointés du doigt pour l’accélération de la déforestation sur leurs territoires, ainsi que les États-Unis, la Chine, l’Australie ou la France.
“Décennie supplémentaire de déforestation”
“Nous appelons tous les pays à soutenir des voies de développement durables qui renforcent les moyens de subsistance des communautés, surtout les indigènes, les femmes et les petits propriétaires”, a déclaré le président indonésien, Joko Widodo, dont le pays est recouvert de vastes forêts.
À cette occasion, les patrons de plus de 30 institutions financières comme Aviva ou Axa vont de leur côté s’engager à ne plus investir dans les activités liées à la déforestation, selon le communiqué de Downing Street.
Actuellement, près d’un quart (23%) des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent d’activités comme l’agriculture ou l’industrie forestière.
Ce nouvel engagement fait écho à la “Déclaration de New York sur les forêts” de 2014, quand de nombreux pays s’étaient engagés à diviser par deux la déforestation en 2020 et d’y mettre fin en 2030.
Mais pour des ONG comme Greenpeace, l’objectif de 2030 est beaucoup trop loin dans le temps et donne ainsi le feu vert à “une décennie supplémentaire de déforestation”.
“Les peuples indigènes demandent que 80% de la forêt amazonienne soit protégée d’ici à 2025 et ils ont raison, c’est ce qu’il faut faire”, a insisté Carolina Pasquali, responsable de Greenpeace au Brésil.
Tout en saluant ces annonces, Tuntiak Katan, de la Coordination des organisations autochtones du bassin de l’Amazonie (Coica), a indiqué que la manière dont les fonds seront effectivement dépensés sera surveillée de près.
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