“Il est clair que le terme de ‘gruyère’ a, dans le passé, été préféré pour mentionner exclusivement ces fromages fabriqués en France et en Suisse. Cependant, des décennies d’import, de production et de vente de fromages sous le terme ‘gruyère’ sans qu’ils viennent des régions dédiées en Suisse ou en France ont érodé le terme, qui est devenu générique”, écrit le juge T.S. Ellis.
Et même si le nom d’autres produits français, comme le Roquefort, le Cognac ou le Champagne sont désormais protégés outre-Atlantique, le juge T.S. Ellis a estimé que le cas du gruyère était différent.
Tradition locale
Le fromage peut donc venir de n’importe où pour être vendu sous cette appellation, selon ce dernier qui inflige ainsi un revers de plus au groupe de producteurs qui défend comme uniques ses conditions d’élevage et son procédé datant du 12e siècle. Le fromage est “rigoureusement fait à partir d’ingrédients locaux et naturels avec des méthodes qui assurent la qualité, les caractéristiques et l’origine du produit fini”, écrivaient-ils dans leur plainte.
Le U.S. Dairy Export Council, qui se bat contre la protection des produits européens à l’international, s’est félicité. “Nous sommes ravis que le juge ait pris cette excellente décision”. Le groupe de producteurs français et suisse va lui faire appel.
Depuis les années 1950, le mot ‘gruyère’ est reconnu en Europe comme une propriété franco-suisse. Depuis les années 2000, la version suisse -dont le fromage est originaire- bénéficie d’une Appellation d’origine contrôlée (AOC) et la version française avec ses trous d’une Indication géographique protégée (IGP) européenne.
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