POLITIQUE – Entre Rhône et Saône pour viser l’Elysée. Christiane Taubira devrait mettre fin au faux suspense de sa candidature à la présidentielle ce samedi 15 janvier, lors d’un déplacement à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse.
A moins de trois mois du premier tour, la gauche comptera, avec elle, six principaux candidats, dont aucun pour l’instant ne dépasse la barre des 10% dans les sondages, que ce soit l’insoumis Jean-Luc Mélenchon, toujours le mieux placé, l’écologiste Yannick Jadot, le communiste Fabien Roussel, le chantre de “la Remontada” Arnaud Montebourg, toutefois proche d’abandonner, ou la socialiste Anne Hidalgo.
Dernière à entrer dans l’arène, Christiane Taubira avait annoncé fin décembre qu’elle envisageait d’être candidate “face à l’impasse” d’une gauche plus que jamais divisée, et avait donné rendez-vous au 15 janvier pour clarifier son choix. Depuis, l’ancienne ministre se prépare et a promis de se plier au résultat de la Primaire populaire. Mais avec quels relais se lance-t-elle dans la course?
Une poignée de fidèles
Autour d’elle, un noyau dur de quelques fidèles s’est rapidement constitué, pour beaucoup issus des rangs socialistes… tandis que les grosses prises politiques tardent à venir.
Dans l’ombre, son ancien directeur de cabinet et son ancienne conseillère presse au ministère de la Justice l’aident au quotidien dans l’élaboration de la campagne, tout comme Axel Urgin, un énarque aujourd’hui élu à la mairie de Créteil, et ancien directeur de cabinet de Christian Paul lorsque celui-ci était secrétaire d’État à l’Outre-mer dans le gouvernement Jospin entre 2000 et 2002.
Christian Paul, justement, fait aussi partie de cette garde rapprochée, où apparaissent Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche, et Clara Paul-Zamour, chargée de la communication.
Au total, une équipe de 40 personnes aux profils “très variés” entoure l’ancienne garde des Sceaux, selon l’AFP, sans compter les quelque 200 contributeurs thématiques – haut-fonctionnaires, chercheurs, élus locaux, représentants associatifs — qui lui font remonter des notes pour élaborer “une vision audible de gauche” détaillant “où elle veut mener le pays”.
La Nièvre du samedi soir
L’équipe compte aussi s’appuyer sur les plus de 80 comités du collectif de citoyens “Taubira pour 2022”, dans le but de mobiliser localement et sur les réseaux sociaux. Des groupes de soutien nés en 2020 et dont le principal compte quelque 100.000 membres.
Après les préparatifs en coulisse, l’ex-ministre pourra également compter sur quelques élus locaux et le soutien du Parti radical de gauche pour incarner sa campagne. La formation politique, qui avait déjà Christiane Taubira comme candidate en 2002 (2,32%) a voté un nouveau soutien à l’unanimité en décembre dernier.
Outre Christian Paul, ancien député PS de la Nièvre, aujourd’hui maire de Lormes, présenté comme la cheville ouvrière de cette pré-campagne, la Guyanaise a convaincu Fabien Bazin, le président du même département, membre du PS lui aussi, ou Erwann Binet, un ancien parlementaire de l’Isère, de s’engager à ses côtés.
Des élus peu connus du grand public auxquels s’ajoute, toutefois, une présidente de région: la patronne socialiste de la Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay. Et c’est bien tout. L’ancienne ministre sous François Hollande, qui n’a pas percé, pour l’instant dans les sondages, n’a pas enregistré de ralliement majeur.
Bientôt la Primaire populaire?
Certains, comme le maire de Marseille, Benoît Payan font un choix à mi-chemin. L’édile encarté au PS, mais chef d’une coalition hétéroclite dans la deuxième ville de France, a annoncé jeudi à Libération qu’il soutiendrait le vainqueur de la Primaire populaire. Un processus citoyen pour lequel seule Christiane Taubira accepte de jouer le jeu parmi les “gros” candidats.
Dans ce contexte, l’hypothèse d’une victoire de l’ancienne garde des Sceaux à cette élection – dont les modalités du vote seront présentées samedi peu après sa déclaration — est jugée crédible par beaucoup à gauche, au vu de l’image iconique de la Guyanaise pour une partie des électeurs. Et d’une primaire taillée sur mesure pour elle, selon les plus critiques.
C’est Christiane Taubira qui a reçu le plus grand nombre de soutiens à l’issue du processus de parrainages, achevé à l’automne, soit 34.625 “appuis” sur les 130.000 citoyens ayant participé. De quoi envisager la suite de son aventure avec sérénité? Et une victoire le 30 janvier (date du vote de la Primaire populaire)? Il ne restera plus, en cas d’issue favorable, que les fameux 500 parrainages d’élus à récolter… et un programme à présenter.
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