“Ce qui m’inquiète énormément, c’est cette idée que l’identité serait quelque chose de fixe, qui vous serait donnée de manière presque génétique, que vous seriez Français parce que vous avez la bonne religion ou la bonne couleur de peau”, explique notamment Leïla Slimani au Parisien.
La romancière s’étonne surtout “qu’il y ait si peu de réactions, de colère”, notamment face à l’ascension du candidat Eric Zemmour dans les sondages. Le nom de son parti (Reconquête!), dévoilé en décembre lors de son meeting à Villepinte, heurte la romancière. ”On a quand même un candidat dont le parti a un nom qui fait référence à la Reconquista, une entreprise du XVe siècle qui consistait à mettre dehors une population, presque à la déporter, à moins qu’elle ne se convertisse”.
“Pardon, mais, une France dans laquelle on ne pouvait pas avorter, où l’homosexualité était interdite et où on mettait à la télévision des émissions racistes, moi ça ne me fait franchement pas rêver”, ajoute Leïla Slimani.
“Je pense beaucoup aux gens qu’on appelle les musulmans dans ce pays – je ne sais pas ce que c’est les musulmans, je ne crois qu’aux individus – et qui sont pris en étau entre cette haine raciste et les islamistes. Comme si on nous arrachait notre identité des deux côtés”, conclut-elle.
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