Pour se rendre compte de la passion et de l’affection qu’une partie de la population exprime envers leur souveraine, j’ai rencontré Margareth Tyler. Margareth, 78 ans, est l’une des admiratrices les plus emblématiques de la Reine. Elle m’a gentiment ouvert les portes de sa « Heritage House ».
Margareth est l’une des royalistes les plus connues d’Angleterre. Elle possède plus de 12 000 « memorabilia » de la Reine Elizabeth II et de la famille royale. Une passion présente dans sa vie depuis l’enfance. À l’âge de huit ans, lors du couronnement de la Reine Elizabeth II en 1953, elle reçoit son premier livre sur la famille royale. À cette époque, elle n’a pas de télévision et ne peut pas suivre les événements en direct.
Cet amour et cette relation particulière qu’elle entretient avec la Reine Elizabeth II, elle l’explique de plusieurs manières : « Mes parents étaient de grands royalistes donc c’est une sorte d’héritage. Mon père me racontait toutes les histoires de la famille royale. En plus, j’étais fille unique et je devais trouver une activité pour passer le temps ».
Ce loisir qui l’accompagne depuis toujours se caractérise aujourd’hui par une collection matérielle démesurée. Au point que ses enfants fuient la maison par manque d’espace. En réalité, il n’y a même pas de place pour s’asseoir et manger autour d’une table. La cuisine par exemple, se noie dans un océan d’objets, ce qui ne semble pas déranger Margareth dans la préparation du thé au lait.
Le coin le plus confortable pour le siroter : entre deux cadres photos posés sur le canapé, qui attendent sagement qu’un espace se libère sur le mur. Sacrée mission… Un investissement temporel donc, mais également financier. « Je ne fume pas, je ne bois pas et je ne pars pas en vacances. Je garde mon argent pour acheter des pièces exclusives que je ne possède pas encore. C’est de plus en plus difficile ! Certains “royal shops” me passent un coup de fil dès qu’ils reçoivent des nouveaux objets ».
Heureusement, elle n’a ni accès aux plateformes de streaming, ni internet tout simplement. « Autrement, je passerais mes journées entières à regarder des programmes qui traitent de la famille royale. Je préfère m’en tenir aux chaînes d’information et à la lecture ». De la lecture, elle en a. Sur une étagère endommagée, on peut apercevoir des dizaines de magazines principalement à l’effigie de la princesse Diana.
L’affinité que les britanniques ont pour cette dernière n’est plus à démontrer et bien souvent, c’est leur sujet de discussion favori après la Reine Elizabeth II. C’est également le cas avec Margareth, pas peu fière de la pièce qu’elle a entièrement dédiée à Lady Di. « J’ai demandé à mes voisins si je pouvais racheter leur maison parce que je commence à manquer de place, mais ils ne veulent pas. J’ai même demandé un permis de construire à la ville pour agrandir ma propriété ». Une folie diriez-vous ? Pas vraiment, quand on comprend l’importance que la famille royale occupe dans la vie de Margareth.
Les différentes lettres qu’elle écrit à la Reine II peuvent en témoigner. Que ce soit pour son anniversaire ou pour souhaiter la bonne année, Margareth prend toujours le soin de lui envoyer un petit mot. Un courrier qui ne reste jamais sans réponse : « La Reine reçoit des milliers de lettres. Évidemment, elle ne les lit pas toutes, mais je me sens très honorée que sa dame d’honneur me réponde ». Une petite attention de la part de la monarchie qui prend soin de remercier ses plus fervents supporters.
En effet, Margareth commence à accumuler ses apparitions dans la presse et ça explique sûrement les invitations à des événements privés qu’elle reçoit de la part de la monarchie. Un signe de reconnaissance et d’amitié pour des fans dévoués ou une stratégie de communication bien rodée ? Ne demandez pas la réponse à Margareth, dans tous les cas elle finira par reparler de how amazing the Queen is.