Sans Kylian Mbappé, Karim Benzema ni leur capitaine Hugo Lloris, tous assis sur un banc des remplaçants cinq étoiles, les Bleus ont cru réaliser l’opération parfaite après l’ouverture du score d’Adrien Rabiot (52e).
1 – Jonathan Clauss est le 1er joueur de l’équipe de France à concéder un penalty après être entré en cours de jeu depuis Moussa Sissoko contre les Pays-Bas le 16 novembre 2018 en Ligue des Nations. Oups. #CROFRApic.twitter.com/Vgbta65yaP
— OptaJean (@OptaJean) June 6, 2022
Et sans les parades magistrales de Mike Maignan (71e, 87e), les hommes de Didier Deschamps seraient repartis des Balkans avec un zéro pointé.
Avec un point en deux rencontres, la France se complique néanmoins très sérieusement la tache en vue d’une qualification pour le “Final 4”. Il faudra réagir vendredi en Autriche, avant d’accueillir les Croates le 13 juin pour la manche retour.
Dix changements
À Vienne vendredi, l’atmosphère ne sera peut-être pas aussi surchauffée que celle du stade Poljud, antre à ciel ouvert du Hajduk Split, logée entre le massif du Mosor et la mer Adriatique.
Ce cadre, inédit pour la France, a donné des idées au sélectionneur Didier Deschamps, désireux de “relever la tête” comme de préserver les organismes mis à rude épreuve par la chaleur et une saison harassante.
Au coup d’envoi, il n’a ainsi envoyé sur la pelouse que deux champions du monde, Benjamin Pavard et Presnel Kimpembe, et un seul rescapé de la défaite face aux Danois, Aurélien Tchouaméni. Mbappé, toujours gêné à un genou, ne s’est même pas échauffé.
Même l’infatigable Antoine Griezmann a été ménagé au coup d’envoi, une première en 22 matches, avant d’entrer en jeu pour la dernière demi-heure.
Mais après huit matches de suite en 3-5-2, l’ajustement le plus inattendu concernait le schéma tactique, avec le retour du système de la finale du Mondial-2018: sept joueurs à vocation défensive et une défense à quatre.
Modric acclamé, Kimpembe précieux
Si l’objectif de la soirée était de retrouver de la solidité après les brèches entrevues face aux Danois, il n’a été atteint que partiellement, avec une fin de rencontre à oublier et de multiples imprécisions en début de match, qui auraient pu coûter très cher.
Même Tchouaméni, d’ordinaire sobre et précis malgré ses 22 ans, s’est montré maladroit en perdant quelques ballons, comme Pavard et William Saliba.
Jusqu’au penalty, les Bleus ont systématiquement trouvé le moyen de gommer leurs erreurs et rattraper leurs bourdes, notamment grâce à la vigilance de leur capitaine du soir, Kimpembe.
Le Parisien a été précieux, comme son ancien partenaire du PSG Moussa Diaby, très disponible et proche d’ouvrir la marque d’une frappe détournée par Dominik Livakovic (39e).
En face, les vibrants chants des 30.000 supporters croates ont guidé des “Vatreni” également en reconquête après avoir subi une humiliation à domicile vendredi, face à l’Autriche (3-0).
L’attraction locale, logiquement, s’appelait Luka Modric. Le meneur de jeu du Real Madrid, récemment sacré champion d’Europe, a démarré sa soirée par une belle accolade avec Benzema, avant de recevoir un immense hommage, tifo à l’appui, pour sa 150e sélection.
Il a même failli marquer sur une frappe lointaine, arrêtée par Maignan. Et il a pu jubiler sur l’égalisation, douze minutes plus tard depuis le banc de touche, aux côtés de tout le stade, heureux comme après une victoire.
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