La région du Proche et Moyen-Orient est-elle en train de s’embraser ? Quelles conséquences d’un point de vue économique, pour le monde entier ? La semaine dernière, Israël promettait “une riposte” après l’attaque de drones de l’Iran le week-end précédent, qui faisait suite à la frappe mortelle imputée à Israël contre le consulat de l’Iran à Damas, le 1er avril dernier et qui avait fait 13 morts. De hauts responsables américains font état d’une attaque israélienne, malgré les appels au calme de nombreux pays, y compris son allié américain vendredi. “Il semblerait que le scénario pessimiste, celui de l’escalade, soit en train de se confirmer”, a prévenu sur Franceinfo le professeur émérite Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales, qui intervient aussi sur notre antenne dans l’émission « Le monde n’a pas de centre ». La région est “au bord du précipice”, selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. D’autre part, les raids israéliens continuent en Cisjordanie et dans la région de Gaza.
Il est bon de le rappeler, nos questionnements économiques sont évidemment secondaires au regard de la catastrophe humanitaire en cours. L’offensive actuelle a plongé Gaza dans une crise humanitaire, déplaçant plus de 80% de la population et laissant plus d’un million de personnes dans une famine désastreuse. Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a fait plus de 34 000 morts, dont plus de 14 000 enfants.
Du fait de notre économie mondialisée, nos économies sont fragiles et interdépendantes de ces régions du monde, surtout en termes d’énergies fossiles. Thomas Porcher analyse les conséquences que pourraient avoir un embrasement. L’économiste pointe l’importance d’un meilleur investissement industriel.
Dans l’instant Porcher, on adore déconstruire les idées reçues en économie tant elles ont la vie dure et servent les décideurs politiques. Il y a près de 10 ans, Thomas Porcher a écrit, avec Raphaël Boroumand et Stéphane Goutte, les « 20 idees reçues sur l’énergie ». Ce livre est réédité aujourd’hui, et avait prédit plusieurs choses.
Les auteurs déconstruisent des idées reçues concernant notamment le continent africain. Avec cette idée « les pays pauvres et producteurs de pétrole ne se développent pas en raison de la corruption ». Thomas Porcher dénonce l’hypocrisie des institutions internationales et des pays riches qui préfèrent parler de corruption plutôt que de l’accaparement des richesses de la part des compagnies privées et pays occidentaux. “Nos pays se sont développés malgré beaucoup de corruption” explique-t-il. L’économiste et Lisa Lap détaillent ce regard infantilisant sur les pays africains.