À Avignon, cette chorale féministe soutient Gisèle Pelicot depuis le début du procès
Capture d’écran depuis X, compte de @ArnaultRaphael
La chorale féministe devant le palais de justice d’Avignon, le 27 septembre 2024.
PROCÈS – Cela fait plusieurs semaines qu’elles donnent de la voix devant le tribunal d’Avignon, alors que le procès des viols de Mazan se poursuit. Ce mercredi 16 septembre, la chorale féministe Le Chant des Déferlantes et les membres du Planning familial 84 ont animé un nouveau rassemblement, entonnant notamment L’Hymne des femmes, une chanson emblématique du féminisme des années 1970.
« Nous sommes sans passé, les femmes, nous qui n’avons pas d’histoire » , ont clamé une trentaine de femmes, pour soutenir Gisèle Pelicot et plus largement les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Cette dernière a remercié et a salué les manifestantes. Sous les applaudissements, elle leur a répété à plusieurs reprises : « merci, merci, merci ».
Selon la journaliste de franceinfo Juliette Campion, qui suit le procès depuis son ouverture, elles se réunissent deux fois par mois à Avignon. « Et leur nombre a doublé depuis le début du procès, car elles font régulièrement des happenings près du tribunal », écrit-elle sur X. Dans le répertoire ce jour-là, un chant chilien intitulé : Canción sin miedo.
« Et le violeur, c’était toi ! »
Depuis l’ouverture du procès de 51 hommes jugés pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, dont son mari qui la droguait pour la soumettre sexuellement à des inconnus, ces femmes se mobilisent pour chanter et faire des happenings. « La coupable, ce n’est pas moi, ni mes fringues ni l’endroit. Et le violeur, c’était toi ! », chantaient-elles déjà début septembre, armées de pancartes où l’on pouvait lire en grosses lettres noires « La honte change de camp ».
L’objectif du collectif : dénoncer la culture du viol. « Cette histoire est absolument sordide et réveille en nous des expériences directes ou indirectes de violences sexistes ou sexuelles qu’on a pratiquement toutes vécues. Et oui, on a les larmes aux yeux parce que ce n’est pas rien », détaillait alors Déborah, l’une des membres de la chorale féministe, auprès de France Bleu Vaucluse. Ces femmes dénoncent « la violence du patriarcat », « les féminicides », « l’impunité des assassins et des agresseurs ».
Les Déferlantes se définissent comme « une chorale militante en mixité choisie », créée en février 2024. « Le côté artistique de la musique, ça nous porte. C’est hyper important, le collectif, le fait de pouvoir en discuter, se consoler mutuellement, et le transformer en performance artistique, en “artivisisme” », témoignait l’une de ses membres début octobre, au micro de France Inter.
Le procès des viols de Mazan, qui se poursuit à Avignon, continue à souligner la grande diversité des profils des hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot. Depuis lundi, la cour criminelle de Vaucluse examine les cas de sept hommes, âgés de 36 à 70 ans, sur les 51 mis en cause.
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