Longtemps resté un quasi-monopole public, l’enseignement supérieur a vu proliférer l’offre privée, ces dernières années, qui accueille désormais plus d’un quart des étudiants. Les vents sont très favorables.
Côté « demande », la crise chronique de l’université publique fait fuir les familles, et le stress engendré par Parcoursup les rend sensibles à la sécurité et l’accessibilité d’une offre qui promet de recruter sur d’autres critères que les notes. Côté « offre », l’élargissement et la forte croissance des aides à l’apprentissage ont boosté la création de nouveaux établissements, et aiguisé l’appétit de grands groupes financiers attirés par un secteur à la fois très rentable et peu risqué.
Mais ce développement anarchique a engendré son lot d’arnaques et de désillusions. Car le diplôme n’est pas un bien comme un autre : certains sont reconnus par l’Etat, d’autres, comme les promesses, n’engagent que ceux qui y croient ! De nombreux étudiants ont payé très cher des bouts de papiers quasiment sans valeur… Quand leur école n’a pas, tout simplement, fermé les portes en cours d’année.
D’où des appels de plus en plus pressants à la régulation de cette activité, y compris d’acteurs privés qui craignent pour leur réputation (et leur part de marché). Pour l’heure, les pouvoirs publics ne se sont guère pressés d’agir et, après la dissolution, on ne sait où en est ce dossier.
L’enjeu est pourtant majeur : au-delà de la défense des familles bernées, l’enseignement supérieur privé croît sur fond de délaissement de l’enseignement supérieur public, et donc de la promesse d’un droit le plus large possible à la poursuite d’études, de plus en plus abandonnée au marché.
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