Pour l’heure, un nouveau projet de texte a été présenté par la présidence britannique de la Conférence, mais sans encore avoir convaincu l’intégralité des participants. Ainsi, des négociations vont se poursuivre au-delà de l’heure prévue pour clôturer le sommet, au moins jusqu’à samedi a annoncé la présidence britannique dans la soirée.
Voici pour l’heure, et à partir du dernier projet de déclaration finale, les principales avancées et les principaux points d’achoppement du texte.
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La réduction des émissions de gaz à effet de serre
Cette réduction est considérée comme une priorité absolue par les participants alors que le monde se dirige toujours vers un réchauffement “catastrophique” de +2,7°C, selon les estimations de l’ONU, et ce en dépit des nouveaux engagements à l’échéance 2030 annoncés juste avant et depuis le début de la COP.
À l’heure actuelle, la référence est l’accord de Paris, signé en décembre 2015 lors de la Cop21. Il fixe l’objectif de contenir la hausse de la température “bien en deçà” de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5°C. La présidence britannique a d’ailleurs fait du slogan “Maintenir 1,5 en vie” son mantra à la Cop26, alors que se multiplient les signe des effets du changement climatique, sécheresses, inondations, canicules, avec leur cortège de dégâts et de victimes.
Le dernier projet de texte appelle donc les États membres à relever leurs engagements de réduction d’émissions plus régulièrement que prévu dans l’accord de Paris, et ce dès 2022. Par rapport à une première version du texte, ce nouveau projet ajoute toutefois que cette révision doit être faite “en prenant en compte les circonstances nationales particulières”, ouvrant la voie à des aménagements pour certains pays (et donc à une réduction des émissions moins ambitieuses que nécessaire).
Ce maintien de l’idée de révision des objectifs a été salué par plusieurs observateurs, même si le Fonds mondial pour la nature (WWF) relevait par exemple qu’il “n’est toujours pas en ligne avec (l’objectif de) +1,5°C”.
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Les énergies fossiles mentionnées, mais jusqu’à quel point?
Le nouveau texte, mis en ligne tôt vendredi matin après de longues heures de négociations, préserve également une référence inédite -mais adoucie par rapport à une première version- aux énergies fossiles, principales sources du réchauffement climatique.
Symboliquement, le texte conserve ainsi une référence à une sortie des financements des énergies fossiles et de l’utilisation du charbon. Il s’agit d’une première remarquée, puisque les énergies fossiles n’étaient même pas mentionnées dans l’accord de Paris, clé de voûte de la diplomatie du climat.
Mas la formulation est nuancée par rapport à une précédente version qui appelait à “accélérer la sortie du charbon et des financements aux énergies fossiles”. Les pays sont maintenant encouragés à limiter les financements “inefficaces” aux énergies fossiles et à accélérer la sortie de l’utilisation du charbon “sans système de capture” carbone, jugés inefficaces par les militants verts.
À cet égard, l’ONG Greenpeace a dénoncé “l’affaiblissement considérable” de la référence aux énergies fossiles, tout en encouragent la présidence britannique à “se battre bec et ongles pour préserver les éléments les plus ambitieux” du texte.
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Quelles aides pour les pays pauvres?
Sur les très controversées questions de l’aide financière aux pays pauvres, la nouvelle version du texte appelle toujours les pays riches à remplir, et même aller au-delà, de leur promesse non tenue de fournir 100 milliards de dollars par an. Et à doubler l’aide spécifiquement consacrée à l’adaptation aux effets du changement climatique, alors que c’est l’aide aux réductions d’émissions qui capte actuellement 75% du total.
Les pays pauvres estiment cette répartition particulièrement “injuste”, puisqu’ils représentent une part insignifiante des émissions mondiales, mais subissent déjà les conséquences les plus sévères du réchauffement. Ils insistent donc également pour que les financements prennent désormais en compte les “pertes et préjudices” qu’ils subissent déjà. Sur ce contentieux, le texte propose d’accélérer la mise en oeuvre de dispositifs déjà prévus, ainsi que la création d’une “facilité d’assistance technique”.
Mais sans donner de chiffres, alors que les estimations de besoins toutes enveloppes confondues des groupes de pays moins développés vont maintenant de 750 milliards à 1.300 milliards de dollars par an.
“Globalement c’est un compromis qui présente de l’espoir,” a estimé Yamide Dagnet, du think tank World resources institute, qui espère encore “des progrès sur la question des pertes et dommages”. Reste donc aux négociateurs de trouver un compromis aussi satisfaisant que possible pour l’ensemble des participants.
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