Pris à partie par une passante qui lui a adressé un doigt d’honneur alors qu’il se trouvait en voiture, le sexagénaire plusieurs fois condamné pour “provocation à la haine” a répondu avec le même geste. Un signe injurieux immortalisé par un photographe de l’Agence France presse.
Et le cliché n’a pas tardé à faire réagir au sein de la classe politique. Du côté de la majorité présidentielle, le député de l’Eure Bruno Questel a fustigé un homme “indigne” de postuler au rôle de chef de l’État. “Il faudrait que cette mauvaise plaisanterie cesse, vite”, écrit l’élu.
Son collègue marseillais Saïd Ahamada s’est quant à lui réjoui que le polémiste n’ait pas été bien reçu dans la ville où il est élu (dans la 7e circonscription, qui rassemble une partie des quartiers nord). “L’Histoire de notre ville est aux antipodes de la vision politique erronée de ce pseudo-candidat…”, écrit-il.
Pour le gouvernement, la première à dégainer a été Nadia Hai, la ministre déléguée en charge de la Ville. Une membre du gouvernement qui a invité les “jeunes des quartiers” à “ne pas reproduire” le genre obscène d’Éric Zemmour. “Combattons tous ensemble les incivilités d’où qu’elles viennent”, ajoute-t-elle.
Ailleurs sur le spectre politique, la sénatrice centriste de l’Orne Nathalie Goulet semble imaginer que cette séquence marquera la fin du parcours politique d’Éric Zemmour quand l’Insoumis Antoine Léaument, responsable de la communication numérique de Jean-Luc Mélenchon, ne semble même pas étonné par cet énième dérapage.
De son côté, le candidat communiste à l’élection présidentielle Fabien Roussel a vu dans le geste de l’auteur d’extrême droite le signe d’une “détestation” du “genre humain”, expliquant que le doigt d’honneur révélait le fond de la “personnalité” d’Éric Zemmour et sa “misogynie”.
Du côté de l’extrême droite, l’eurodéputé RN Gilbert Collard a de son côté parlé d’un geste “pas bien”. Au micro de BFMTV, il a ajouté: “Un doigt d’honneur, vous vous rendez compte, c’est d’une gravité extraordinaire. On se demande du reste comment la Bonne-mère n’est pas tombée de ses hauteurs au moment où Éric Zemmour a fait ce doigt d’honneur.”
Refusant toute envie de se faire l’avocat d’Éric Zemmour, il a ajouté qu’en démocratie, il existe une “liberté d’aller et de venir sans se faire cracher dessus, sans se faire insulter, sans subir de doigt d’honneur”. Et de conclure: “Je crois qu’il ne faudrait quand même pas inverser la charge de l’action première.”
Des critiques et une circonspection de la part de personnalités politiques à laquelle Éric Zemmour n’a pas voulu répondre. De retour à Paris, suivi notamment par des caméras de BFMTV, l’auteur du doigt d’honneur n’a pas voulu faire de commentaire, se contentant d’avancer tête basse en expliquant qu’il “n’y aurait pas de déclaration” de sa part.
Ces dernières semaines, que ce soit lorsqu’il a pointé une arme en direction de journalistes ou en multipliant les sorties favorables à l’héritage de Philippe Pétain, Éric Zemmour n’a eu de cesse de faire parler de lui pour des séquences extérieures à la campagne présidentielle. Une course dans laquelle il n’est de toute façon toujours pas engagé officiellement.
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