À pleines mains n’est pas qu’une affaire de bite. C’est aussi une réflexion sympathique sur la sexualité, le désir et la pignole à travers les pérégrinations de Pablo, puceau trentenaire qui tient un sex-shop sans conviction ni le dire à ses vieux. Déprimé par ses rares clients – des mecs qui viennent chercher des capotes ou des gamins qui connaissent mieux le nom des stars de xHamster que lui – il s’apprête à mettre la clé sous la porte. Côté vie sentimentale, ce n’est pas la panacée non plus ; Pablo galère à bander et ne trouve qu’un réconfort fugace entre les cuisses de Gudrun, chasseuse de trolls rousse à l’accent germanique sortie de Skyrim ou de L’Anneau du Nibelung, qu’il a lui-même inventée.
Ce fantasme ou cette « hallucination provoquée par l’inconscient », pour reprendre l’expression d’un célèbre psychanalyste autrichien, est pourtant la solution à tous ses problèmes. C’est même le début d’une « aventure entrepreneuriale qui va changer son rapport au plaisir solitaire » et c’est à peu près tout ce que je peux dire sans trop spoiler le scénario signé Thomas Cadène et Joseph Safieddine.
Dites-vous juste que c’est assez touchant pour réveiller des vieilles obsessions (genre Kristin Kreuk dans Smallville), que deux, trois détails raviront les fans de La quête de l’oiseau du temps et que c’est une comédie romantique qui parle de cul sans être lourdingue ou trop creepy. Pour le reste, vous pouvez vous faire une idée avec les premières planches ci-dessous :