Les producteurs Marc Missionnier et Carole Lambert ont confirmé dans un communiqué ce lundi 27 juillet une information du Film français annonçant l’adaptation de l’ouvrage au cinéma. “Vanessa Filho réalisera ce récit où Vanessa Springora raconte comment elle s’est retrouvée sous l’emprise d’un écrivain célèbre. En 1986, elle avait 13 ans; lui presque 50. Elle explique comment elle a été victime d’une triple prédation: sexuelle, littéraire et psychique”, décrit le producteur de Moana Films.
Et de poursuivre: “Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité”. “Pourquoi une adolescente de quatorze ans ne pourrait-elle aimer un monsieur de trente-six ans son aîné? Cent fois, j’avais retourné cette question dans mon esprit. Sans voir qu’elle était mal posée, dès le départ. Ce n’est pas mon attirance à moi qu’il fallait interroger, mais la sienne”, raconte ainsi l’autrice dans son livre.
La réalisatrice Vanessa Filho, à qui l’on doit le récent “Gueule d’ange” avec Marion Cotillard, écrit en ce moment le scénario avec la collaboration de François Pirot (“Mobile Home”, “L’hiver dernier”) et “le tournage est prévu en 2021″.
L’enquête Matzneff toujours en cours
Sorti le 2 janvier 2020 chez Grasset et depuis vendu à plus de 180.000 exemplaires, Le consentement est un témoignage choc dans lequel elle raconte l’emprise qu’avait sur elle l’écrivain Gabriel Matzneff alors qu’elle n’était qu’une enfant. ”À quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de 50 ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche à l’heure du goûter”, y écrivait-elle notamment.
Au lendemain de la parution de l’ouvrage, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour “viols sur mineur” de moins de 15 ans visant l’homme de 83 ans. Entendue par les enquêteurs, Vanessa Springora confiait que son audition n’avait “qu’une portée symbolique”, les faits étant prescrits, mais elle voyait dans cette enquête judiciaire “un message fort pour les potentielles autres victimes”.
Lors de la parution du livre qu’il confiait ne pas avoir lu, Gabriel Matzneff estimait dans une lettre ne pas mériter “l’affreux portrait” publié par Vanessa Springora. Quant aux accusations de tourisme sexuel en Asie, il affirmait dans une interview “regretter” ses pratiques pédophiles passées , tout en faisant valoir qu’”à l’époque”, “jamais personne ne parlait de crime”.
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