Le drame qui s’est produit ce samedi 30 novembre rue Guilhemon à Béziers, à seulement 100 mètres des Allées Paul Riquet, aurait-il pu être évité ? Mohamed, âgé de 61 ans, a subi un coup de couteau violent à la bouche. La suspecte, sa voisine de palier, peine à justifier son acte. De nombreux voisins, rencontrés ce lundi par France Bleu, ont exprimé leur crainte à l’égard de la jeune femme de 22 ans en raison de son coté dangereux et de ses hystéries. Ce jeudi, l’une d’elles se confie à notre microphone ainsi qu’à Midi Libre. Sandrine affirme avoir également été menacée avec un coupeau par cette mère de 22 ans. “Tout le monde savait, dit-elle, et rien n’a été fait”.”Oui, tout le monde était conscient que Romina était dangereuse, j’ai alerté le parquet de Béziers. J’ai été reçue en mairie. Mon agence immobilière, qui me louait mon studio, avait été informée. Le propriétaire de l’appartement que louait Romina avait également été averti”. Sandrine a déposé trois plaintes à la fin de l’année 2022, en mars 2023 et en juillet 2024, et assure avoir effectué plusieurs signalements au commissariat de Béziers concernant la jeune femme. loadingMohamed (la victime), qui résidait au-dessus de la suspecte et était décrit comme discret, travaillait dans les vignes. Cet homme revenait d’un voyage au Maroc. Il était allé faire ses adieux à sa famille, confie une personne proche du dossier. D’après nos informations, il s’est même confié à son frère : “s’il m’arrive quelque chose, ne cherche pas, c’est ma voisine”.”Elle a défoncé ma porte d’entrée à plusieurs reprises” – Sandrine”Elle agressait tout le monde tout le temps. Elle ne cessait de lancer des mégots de cigarette sur mon chat, des ordures sur mon balcon, des sauts de javel sur mon linge. Pour être polie, elle perdait les pédales. C’était ainsi avec tous les voisins. Elle s’en prenait aux plus vulnérables, y compris Mohamed. J’étais aussi sa cible”.Sandrine a déménagé le 1er janvier 2024 dans une rue voisine. Elle habitait au premier étage. Romina était alors au troisième avant de s’installer dans un studio en face de sa victime au deuxième étage. loading”Un jour, elle m’a pointé un couteau sous la gorge au niveau de l’aorte””Cette agression a été la raison de mon départ. J’ai déménagé à 200 mètres. Auparavant, elle avait défoncé ma porte d’entrée à coups de pied à plusieurs reprises. Elle a complètement saccagé l’intérieur de mon domicile. J’ai essayé de montrer que je n’avais pas peur. Puis elle m’a accusée d’avoir abusé sexuellement de sa fille. Je n’ai pas compris. J’ai été la première à garder sa fille lorsqu’elle sortait la nuit et la laissait seule”.Elle l’a également menacée avec un couteau. “Quand j’ai été menacée, j’ai bien sûr appelé les policiers à plusieurs reprises. J’ai déposé plusieurs plaintes et des mains courantes. Mais à chaque fois que les policiers venaient, Romina n’ouvrait pas sa porte. Elle feignait de ne pas être là. Pourtant, elle l’était. La police me disait qu’ils ne pouvaient rien faire”.Sandrine est certaine que la suspecte avait défoncé la porte d’entrée de Mohamed bien avant ce drame. “Dans l’immeuble, nous étions trois à vivre l’enfer. Il y avait Mohamed, Abdel au troisième étage et moi. Elle avait déjà défoncé sa porte, pour rien en fin de compte.”Romina est connue dans sa rue comme une consommatrice de stupéfiants. D’ailleurs, lors de son arrestation le week-end dernier, des analyses ont révélé qu’elle était encore sous l’effet de la drogue et de l’alcool au moment des faits. “Elle se faisait livrer chez elle, affirme Sandrine, et en échange, elle payait en nature”.Mohamed avait précédemment exprimé sa souffranceLa jeune femme a aussi laissé une mauvaise impression à ses voisins, rue de la Coquille (près des Halles) où elle vivait avec un ancien compagnon. La police municipale a été appelée pour des nuisances de voisinage, entraînant parfois des altercations physiques.Mohamed avait déjà parlé de sa souffrance. “Il ne s’exprimait pas très bien en français, mais il s’était confié à Mamie, juste en face. Il me semble qu’il a porté plainte au commissariat. Nous étions tous terrifiés dans l’immeuble. Nous avions un code pour frapper à la porte afin que nous puissions nous reconnaître. Un code que Romina ne connaissait pas.” loadingLors de notre enquête sur le terrain, une voisine au premier étage a confirmé qu’elle avait entendu des cris le soir du drame à l’étage supérieur, et qu’elle avait eu tellement peur qu’elle s’était réfugiée chez elle, ne s’imaginant pas un instant ce qui allait se passer.”Quand j’habitais là-bas, j’avais tellement peur que je ne voulais plus sortir”. Le 15 juillet 2024, Sandrine introduit une nouvelle plainte contre Romina. “Elle est venue m’agresser devant chez moi, là où j’avais déménagé”. Le certificat médical (daté du 12 juillet) atteste de six jours d’ITT.Sandrine avait également été suspectée d’attouchements sexuels”La petite était adorable. Lorsqu’elle est arrivée, elle ne parlait pas bien français. La maman la maltraitait verbalement. Sa fille se retrouvait souvent seule en pleine nuit. Sa mère la laissait et partait. Elle venait frapper à ma porte. L’enfant était livrée à elle-même. Un jour, Romina m’a accusée d’attouchements sexuels.Selon nos informations, elle suspectait aussi Mohamed, mais rien ne permet de confirmer ses accusations. “Je ne pense pas qu’il ait reçu la petite chez lui. En tout cas, elle n’est jamais allée chez lui, quand j’habitais là-bas. Lui, on ne le voyait pas, il partait à 5h du matin à la vigne et rentrait quand il faisait nuit, très discret”. loading”On n’a pas pris conscience de l’ampleur de la violence de Romina””Cela aurait pu être moi. Alors oui, ce drame aurait pu être évité. J’en suis convaincue. Avec toutes ces plaintes, les mains courantes. Le propriétaire de Romina savait la dangerosité de sa locataire, l’agence qui m’avait loué mon appartement était au courant aussi. Tout le monde savait. J’ai même écrit au procureur de la République. Je n’ai jamais eu de réponse. C’était quelques jours après la menace au couteau à la fin de l’année 2022″.”Tout le monde savait, je ne savais plus à qui en parler. J’ai déménagé, je me suis sentie impuissante et en danger. Il n’était plus possible de rester. La mairie de Béziers a aussi été informée.”Le Parquet de Béziers ne retrouve aucune trace du courrier envoyé à la fin de l’année 2022, ni de première plainte à cette même période. Les deux dernières plaintes sont toujours en cours au commissariat. La mairie de Béziers déclare avoir pris toutes les mesures nécessaires. En avril 2023, Sandrine a été reçue par le cabinet du maire pour des questions de voisinage, occasionnelles.Un délégué à la cohésion police-population de la police nationale a été impliqué. Le service interne de la mairie (gestion urbaine et sociale de proximité) a pris en charge le dossier en rendant visite à la plaignante avant que Sandrine ne fasse appel à un avocat après son agression de l’été 2024.”Un jour, elle s’est battue avec l’une de ses sœurs qui s’était convertie à l’islam. Nous avons tous fermé nos portes. Nous ne nous sommes pas mêlés. Nous étions terrorisés. Je ne pense pas que Romina soit raciste. Elle n’a pas poignardé Mohamed pour cette raison. Je ne le pense pas. Elle accueillait à son domicile de nombreux musulmans”. loadingRomina ne semble pas avoir pris la mesure de la gravité de son geste. Elle était en état de choc au moment de son arrestation. Elle peine à expliquer son emportement. Elle ne savait même pas pourquoi elle était au commissariat le week-end dernier ni pourquoi elle a ensuite été transférée au tribunal de Béziers. En ce qui concerne son geste, elle donne des explications très floues et n’a jamais fourni la même version des faits.La jeune femme a été placée en détention provisoire en attendant l’instruction. Ce dimanche, une marche blanche est prévue à Béziers par les proches de la famille afin de rendre hommage à Mohamed. Le cortège partira à 14h00 de la sous-préfecture et traversera la rue Guilhemon. Le 02/12/2024 Agression mortelle au couteau à Béziers : Romina avait déjà menacé une voisine avec une arme blanche Le 02/12/2024 Agression mortelle au couteau à Béziers : la mère suspectait son voisin d’attouchements sexuels sur sa fille de six ans Témoin d’un événement dans l’ouest héraultais et l’arrière-pays héraultais, une info à passer, appelez le 04.67.06.65.42.
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