“Une tempête d’une ampleur sans précédent a ravagé plusieurs de vos villages et fauché des vies. Je m’incline devant la douleur des familles et des proches des victimes”, a écrit le président en louant les efforts des secours pour retrouver les disparus et aider au ravitaillement des villages encore largement coupés du monde. “Pleinement mobilisé dans l’urgence, l’Etat le restera demain, dans la phase de reconstruction. J’en prends l’engagement”, a insisté Emmanuel Macron
Un conseil des ministres se réunit ce mercredi matin pour “prendre de nouvelles mesures” avant que le président parte à la rencontre des habitants. “Les mesures annoncées seront à la mesure de la catastrophe”, a-t-il ajouté.
Au-delà du bilan purement humain, avec au moins quatre morts, huit personnes disparues et treize autres “supposément disparues” dans cette région du sud-est de la France, ce sont trois vallées -la Roya, la Vésubie et la Tinée- qui ont été ravagées par les eaux en colère après des intempéries, qui ont frappé jusqu’en Italie, avec deux morts dans le Val d’Aoste et le Piémont.
Plus d’un milliard d’euros estimés pour les réparations, au minimum
Maisons englouties ou éventrées par dizaines, routes coupées et sans doute impraticables pendant de longues semaines, réseaux d’eau potables anéantis: chaque jour le bilan matériel ne cesse d’enfler dans les Alpes-Maritimes, avec ses côtés macabres, comme ces cimetières ravinés à Tende ou Saint-Martin-Vésubie et leurs dizaines de cercueils emportés par les eaux.
Mardi soir, trois foyers sur quatre avaient cependant retrouvé de l’électricité, seuls 3000 d’entre eux restant encore sans courant, selon les derniers chiffres du gestionnaire du réseau Enedis. Une certitude selon Jean Castex mardi: remettre à niveau ces infrastructures nécessitera des sommes significatives.
A ce stade, le montant des dégâts estimé par les services de la Métropole Nice Côte d’Azur ―dont dépendent les vallées de la Vésubie et de la Tinée― est déjà de 600 millions d’euros pour ce qui relève de la seule maîtrise d’ouvrage métropolitaine.
Du côté du département des Alpes-Maritimes, on avance le montant de 500 millions d’euros pour les seules routes départementales, et on estime que 1500 acteurs économiques vont être mis en difficulté, dans des vallées vivant essentiellement du tourisme.
Deux ans maximum pour tout reconstruire
Après une après-midi au plus près des zones touchées, à Tende puis Breil-sur-Roya et enfin Saint-Martin-Vésubie, où hélicoptères, engins de chantier et secouristes s’activent pour aider les sinistrés, le chef de l’Etat terminera sa visite en soirée par le centre opérationnel départemental installé à la Préfecture de Nice.
Les attentes sont fortes sur le terrain, face à un gouvernement qui devrait déclarer “l’état de catastrophe naturelle” pour les territoires concernés mercredi matin, en Conseil des ministres, facilitant ainsi les indemnisations par les assurances entre autres.
“La reconstruction doit se faire vite, un an, deux ans maximum, pour tout rétablir, plaidait mardi le président LR du Conseil départemental, Charles-Ange Ginesy. “Il faut redonner espoir à ces populations en leur donnant les conditions de sécurité”, a-t-il estimé, en expliquant qu’il demanderait 250 millions d’euros à l’Etat pour la prévention des risques, dans une zone qui selon lui va devoir s’adapter au changement climatique.
Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole niçoise, a lui averti qu’il entendait demander au président de la République “la mise en œuvre rapide” de nombreux dégrèvements d’impôts, de taxes et de cotisations pour “tous les particuliers et les entreprises touchés”.
Mais du côté des habitants aussi l’attente est grande face à l’Etat. “L’avenir est compromis”, redoutait Morgane, 25 ans, mardi, isolée avec son fils de deux ans dans le village de Saorge, dans la vallée de la Roya, et inquiète face à la perspective de perdre son emploi à Tende: “Avant que la route ne soit refaite, il y en a pour six mois. Et dans six mois, est-ce que j’aurai encore un poste ?”
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