Lors de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, Nicolas Anelka s’est fait exclure de l’équipe de France par la Fédération française après avoir insulté son sélectionneur de l’époque à la mi-temps d’un match. En réponse à cette décision, le reste de l’équipe de France a fait grève, refusant dans un premier temps de descendre de leur bus avant de boycotter un entraînement; une scène inédite qui ne fera qu’aggraver la situation des Bleus.
Des propos “classiques” dans un vestiaire
“Ce que j’ai dit ce jour-là c’est: ‘T’as qu’à la faire ton équipe de merde’. Il faut aussi comprendre que cette réaction, très classique dans un vestiaire, c’était par esprit de compétition et pour rectifier certaines choses (…) Ce qui s’est passé ce jour-là est arrivé des millions de fois dans un vestiaire de foot”, explique Nicolas Anelka au Parisien.
Celui qui avait alors attaqué le journal L’Équipe en justice pour diffamation ajoute que ses propos ont été déformés -le quotidien avait titré sa Une “Va te faire enculer sale fils de pute”- et n’auraient jamais dû sortir du vestiaire. Et c’est pour cette raison qu’il avait à l’époque refusé de s’excuser publiquement envers Raymond Domenech, comme le lui avait demandé la Fédération. “C’était justement des propos de vestiaire et pas publics! J’étais d’accord pour m’excuser devant le groupe, car j’avais parlé devant lui. Mais il n’y avait rien de public. Et je n’allais pas m’excuser pour des mots que je n’avais pas tenus”, déclare le joueur.
Pas de regrets
Pour autant, Nicolas Anelka assure n’avoir aucune rancœur envers son ancien sélectionneur. “Avant Knysna, on avait vraiment de très bons rapports. Mais je ne lui ai plus reparlé depuis. Je lui en veux un peu quand sa mère a déclaré publiquement qu’elle n’acceptait pas mes ‘insultes’. Lui, il savait que ce n’était pas ça et aurait dû le dire à ce moment. Une parole de mère, ça me touche et là, Raymond aurait dû parler. Mais si on se croisait par hasard, je crois qu’on pourrait discuter”, assure-t-il.
Quant à la grève des Bleus, Anelka admet aujourd’hui ne pas comprendre certains propos. “Ce que je n’ai pas compris, c’est que certains, des années après, disent ne pas avoir réalisé qu’ils faisaient une bêtise. J’étais là quand cela s’est décidé. Personne n’a été forcé et tout le monde savait ce que cela signifiait”, explique l’ancien joueur.
Il déclare pour sa part ne pas avoir de regrets quant aux événements de 2010. “Ce serait trop facile. J’assume tous mes choix. Ils ont tous été pesés et réfléchis. Après, quand je me suis trompé, j’ai assumé”, maintient Nicolas Anelka.
S’il a accepté de revenir sur le fiasco de Knysna au cours de cette interview, le footballeur assure en revanche que le documentaire Netflix n’a pas pour but de “raconter sa vérité sur le mondial de 2010” ni de régler ses comptes, mais bien de relater sa carrière de ses débuts à Trappes à 16 ans jusqu’à son dernier club, Mumbai City en Inde en 2015.
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