Jean-Michel Blanquer faisait campagne sur un marché lorsqu’il a reçu de la crème chantilly au visage. Sur leur compte Twitter “ProfsChantillyonneurs” qu’ils ont créé dimanche, Christophe et Olivier, deux enseignants de technologie et d’arts plastiques en collège REP, expliquent longuement leur geste dans une vidéo potache intitulée “Blanquer mousse-Montargis-Chantilly gate”.
“On allait sur le marché et c’est la saison des fraises”, a précisé à l’AFP Christophe, qui dément toute volonté préméditée de s’en prendre au candidat Blanquer.
Enseignants depuis 20 ans, les deux hommes de 51 et 57 ans accusés d’avoir fait usage de la violence face à l’ancien ministre, racontent dans leur vidéo la violence subie au quotidien au sein de l’institution scolaire. “La violence, c’est 12% d’élèves qui arrivent en 6ème et qui ne sont pas capables de lire ou de comprendre un texte. Combien sortent du système scolaire humiliés, méprisés, et sans solution d’avenir?”, interrogent-ils.
“Un parachute pour les législatives à Montargis”
“La violence ce sont les agressions physiques et les insultes au quotidien”, c’est “le manque d’adultes pour protéger nos enfants, les éduquer, les aider: pas d’infirmières, pas de psychologues, pas de surveillants en nombre suffisant. La violence c’est de mépriser les enfants et les parents en embauchant des gens non formés en 30 minutes”, scandent-ils en chœur.
Point d’indice “gelé depuis des années”, pourvoir d’achat “en berne”, “l’Éducation nationale est en chute libre mais M. Blanquer a lui son parachute pour les législatives à Montargis”, critiquent les enseignants, qui dénoncent tout autant la candidature de l’ancien ministre dans leur circonscription que son bilan au ministère.
Après cette première vidéo, les deux hommes ajoutent vouloir détailler dans une prochaine capsule “leurs conditions d’arrestation et leurs 8 heures de garde à vue”.
Les deux quinquagénaires comparaîtront le 4 juillet à 9 heures au tribunal judiciaire de Montargis pour une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, ou plaider-coupable. Ils devront répondre de “violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail”, délit pour lequel la peine encourue est de trois ans d’emprisonnement.
À voir également sur Le HuffPost: “Islamo-gauchisme”, “blackface”… Entre Pap Ndiaye et Jean-Michel Blanquer, le grand écart des idées