POLITIQUE – L’exécutif ne voulait plus de cette distraction. “Les conditions de sérénité n’étaient plus présentes” pour garder au gouvernement Damien Abad, visé par une enquête pour tentative de viols, a affirmé Olivier Véran ce lundi 4 juillet.
Lors de son premier compte-rendu d’un Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a été interrogé sur les raisons du départ du ministre des Solidarités de l’équipe d’Élisabeth Borne. “Les conditions de sérénité n’étaient plus présentes, qui permettaient à un ministre qui porte, dans son portefeuille, toutes les politiques de solidarité, d’exercer pleinement ses fonctions”, a justifié le ministre devant la presse.
“Ça aurait été l’exposition aux foudres du Parlement à chaque rentrée” et “beaucoup d’investissement en temps pour qu’il puisse assurer sa défense”, a ajouté l’ex-ministre de la Santé, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
“Un devoir d’exemplarité”
Ce lundi matin, le magazine Elle a pour sa part publié des extraits d’une interview à paraître avec la première ministre Élisabeth Borne au sujet, entre autres, du “cas Abad”, un “sujet compliqué”, selon les propres mots de la locataire de Matignon. “C’est la justice qui doit pouvoir se prononcer et ne pas en rester à des témoignages anonymes par voie de presse”, affirme Élisabeth Borne, tout en ajoutant désormais qu’“un certain nombre de témoignages méritent d’être pris en compte”. La Première ministre appelle aussi à “un devoir d’exemplarité des responsables politiques”.
Dans un discours particulièrement offensif, plus tôt en journée, Damien Abad a exprimé ses regrets vis-à-vis de son départ du gouvernement. “Il paraissait préférable, face aux calomnies ignobles dont je suis la cible, orchestrées selon un calendrier bien choisi, que je puisse me défendre sans entraver le fonctionnement du gouvernement”, a justifié l’ancien ministre, accusé de viol et d’agression sexuelle par plusieurs femmes et visé par une enquête pour tentative de viol.
Ce lundi, l’ancien ministre, âgé de 42 ans, a été visé par un nouveau témoignage, celui d’une militante des Jeunes populaires, l’organisation de jeunesse de l’ex-UMP, qui l’accuse d’“agissements” dans un bar puis un hôtel parisien en 2013. Les appels à sa démission se multipliant dans l’opposition et chez les féministes, son maintien au gouvernement devenait le caillou dans la chaussure d’Élisabeth Borne et Emmanuel Macron.
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