Cette initiative, révélée par Le Parisien ce vendredi 15 janvier, sonne en réalité comme un affront pour l’exécutif, Emmanuel Macron et son premier ministre Jean Castex craignant que cette question parasite un texte qui n’a pas vocation à légiférer sur ce point. Dès l’évocation de cette idée, le locataire de Matignon avait exprimé ses réserves dans une interview au Monde: “le sujet ne fait pas partie de notre agenda car nous ne confondons pas l’expression de la foi religieuse et les atteintes aux valeurs de la République”.
“Un outil de communication”
En début de semaine, et alors qu’il paraissait inéluctable que la candidate malheureuse à la présidence du groupe LREM irait jusqu’au bout, un conseiller ministériel s’agaçait: “on sait qu’on n’a que très peu de chances de faire entendre raison à Aurore Bergé sur son amendement, mais on va bien rappeler la ligne du gouvernement”. Selon nos informations, le premier ministre a par ailleurs expressément demandé à Jean-Michel Blanquer, qui partage les positions de l’intéressée sur cette question, de ne pas soutenir les députés partisans d’une laïcité intransigeante qui défendront cet amendement.
“Il lui a demandé de les ‘débrancher’, et je sais que le message est passé”, confirme un pilier de la macronie, qui voit dans cette initiative “un outil de communication négatif” pouvant brouiller le message général, d’autant que “la majorité des députés du groupe ne sont pas sur cette ligne”. De son côté, la députée des Yvelines, dont le nom n’avait pas été retenu pour composer la commission spéciale sur le texte, n’en démord pas.
“C’est insupportable de voir une fille de 5 ans porter un voile, et ce projet de loi nous permet de légiférer. Alors pourquoi n’irions-nous pas au bout de nos convictions ? C’est notre rôle de législateur de protéger les plus vulnérables”, justifie auprès du Parisien Aurore Bergé, qui cosigne son amendement avec le député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau. Alors que l’exécutif voulait un débat apaisé sur un texte ”équilibré”, voilà qui s’annonce plus compliqué que prévu.
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