“Vu d’ici, on regarde forcément les choses un peu différemment que depuis le Pas-de-Calais”, observe dans une interview au Figaro l’élu niçois, en référence aux très proches de Marine Le Pen, implantés électoralement dans les Hauts-de-France. “Dans ma région, Éric Zemmour a réalisé un score de 12% en moyenne, il a atteint 13% dans le Var, 14% dans les Alpes-Maritimes – le double de ce qu’il a réalisé au niveau national, donc”, détaille-t-il, expliquant que le polémiste a servi de “sas au premier tour pour le vote Le Pen”.
Une analyse qui reprend mot pour mot celle de Marion Maréchal, aujourd’hui vice-présidente exécutive de Reconquête!. “Sans alliances, si on imagine que les candidats d’Éric Zemmour réalisent même à peine 5 % dans l’ensemble des circonscriptions de Paca, le RN sera privé au moins de la moitié des seconds tours et donc d’un nombre substantiel de députés”, insiste Philippe Vardon, pour qui “refuser l’union nationale aux législatives, c’est sacrifier le RN du Sud”.
Vers des accords “au cas par cas”?
Une lecture qui correspond à ce qu’expliquait récemment un ancien cadre du RN rallié au polémiste au HuffPost. Cette sortie de Philippe Vardon intervient dans un contexte où l’élu niçois est suspecté en interne de jouer dans les deux camps. En cause, son poste d’attaché parlementaire de Nicolas Bay, qui a quitté avec fracas le RN pour rejoindre Éric Zemmour en février. Durant la campagne, le Niçois était souvent cité parmi les potentielles recrues du polémiste en raison de sa fibre identitaire.
Pour autant, Philippe Vardon part bien sous la bannière lepéniste pour les élections législatives. Il compte autant s’adresser “aux électeurs de Marine Le Pen” qu’à ceux ”d’Éric Zemmour ou encore aux LR proches de la sensibilité d’Éric Ciotti ou de David Lisnard”.
Alors que l’ambiance entre les deux camps est exécrable et rend toute perspective d’alliance peu probable d’ici le 20 mai, date limite du dépôt des candidatures, Philippe Vardon lance un appel. “Si un accord n’est pas possible au sommet, il faut au moins que la discussion puisse avoir lieu au plan local, au cas par cas, et que des dialogues puissent se nouer, loin des propos médiatiques, en tenant compte du poids électoral des uns et des autres”. Reste à savoir s’il sera entendu. Ou sanctionné.
À voir également sur Le HuffPost: Comment le vote pour Marine Le Pen a-t-il évolué en 5 ans